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23 / 09 / 2021 | 63 vues
Jacques Landriot / Abonné
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Un leadership transformationnel en phase avec les valeurs coopératives

Alors que la confiance semble s’éroder dans un contexte économique tendu, le bien-être au travail dans les sociétés enquêtées est assez élevé. L’« empowerment » des coopérateurs (favorisé par les valeurs, l’organisation du travail et de la prise de décision et par le style de leadership du gérant) y est pour beaucoup.


C’est ce que révèle l’étude réalisée par le laboratoire Montpellier research in management dans le cadre du projet fonds pour l’amélioration des conditions de travail (FACT) de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT), auprès de 205 dirigeants et 554 collaborateurs de SCOP et de SCIC du réseau.

 

L’« empowerment » et le sentiment d’implication élevés au sein des SCOP

 

Le sentiment d’« empowerment » est très fort parmi les collaborateurs interrogés. Ces derniers lui allouent la note de 8,32/10, signifiant qu’ils estiment avoir un pouvoir effectif sur leur environnement professionnel, un sentiment élevé de compétence et d’autodétermination et qu’ils accordent beaucoup de sens à leur travail. L’étude explique ce résultat par l’organisation du travail (favorisant l’autonomie et la coopération parmi les membres) et de la prise de décision (démocratique), l’équité de la rétribution et le style du gérant.

 

Au final, la coopération est synonyme de partage (valeurs, risques, décisions, tâches et richesses). Les coopérateurs eux aussi expriment des niveaux élevés d’implication. Celle-ci prend plusieurs formes : un attachement affectif à l’entreprise, un sentiment de devoir rester dans la société par loyauté et un attachement fondé sur la convergence des buts et valeurs personnels avec ceux de l’organisation.

 

Le degré d’engagement des coopérateurs dans leur travail caractérisé par la vigueur, le dévouement et l’absorption dans les tâches à accomplir est relativement haut également : 7,38/10.

 

Un style de management qui doit être en phase avec l’esprit coopératif

 

Même si les collaborateurs sont majoritairement associés, le dirigeant joue un rôle central au sein des coopératives. Le style de leadership a une influence sur le bien-être au travail, sur l’implication de tous les salariés et sur les performances économiques et sociales de la société.

C’est surtout le style de leadership transformationnel, prédominant au sein de ces organisations et particulièrement en phase avec les valeurs coopératives, qui produit des effets vertueux. À l’inverse du dirigeant transactionnel, il favorise la coopération, l’autonomie, la reconnaissance et la valorisation des salariés. En outre, il est directement lié à la mise en place d’innovations managériales.

 

Un bien-être au travail élevé, fruit d’une spirale vertueuse

 

L’une des spécificités importantes des sociétés coopératives est d’être mues par un double projet, humain et économique. En moyenne, les dirigeants, comme les coopérateurs, expriment des niveaux de bien-être élevés. Les émotions positives au travail (bien-être hédonique) sont de 7,5/10 pour les dirigeants, et de 7,64/10 pour les coopérateurs.


Le sentiment d’accomplissement au travail (bien-être eudémonique) est très fort également : 7,78/10 pour les dirigeants et 7,88/10 pour les coopérateurs. Les émotions négatives au travail ne sont pour autant pas inexistantes, même si elles sont significativement plus faibles que les émotions positives : 5,41/10 pour les coopérateurs et 5,38/10 pour les dirigeants. Ce qui conduit à ne pas idéaliser le modèle coopératif de co-entrepreneuriat.

 

QVT : une différence entre le salarié dit classique et le salarié associé ?

 

En termes de bien-être au travail, il n’y a pas de différence entre le salarié classique et le salarié associé. Toutefois, les salariés associés ont des niveaux d’implication affective, d’implication normative (loyauté pour sa structure), d’« empowerment » et un sentiment de sécurité de l’emploi plus élevés que les salariés non associés. Ils estiment également que le contrat psychologique avec leur société est plus fort (ils pensent davantage qu’elle leur apporte des bénéfices qu’ils ne pourraient pas trouver ailleurs) et que le mode de rétribution est plus juste que les non associés.

 

(*) https://www.les-scop.coop/system/files/2021-07/Synthe%CC%80se%20Fact%202021_0.pdf.

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