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09 / 12 / 2020 | 37 vues
Corinne Lefaucheux / Abonné
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Plateformes coopératives : optons pour la solution coopérative pleine et entière

Le rapport Frouin « Réguler les plateformes numériques de travail » remis au Premier ministre le 1er décembre dernier met en avant la Coopérative d’activité et d’emploi pour sécuriser les travailleurs de plateformes numériques.
 

La solution coopérative : une véritable alternative crédible
 

En réponse, la Confédération générale des Scop invite les Pouvoirs publics à travailler à un véritable plan de développement des plateformes coopératives pour construire une solution durable pour tous les travailleurs concernés.
 

Il existe déjà des coopératives de travailleurs autonomes ayant développé et gérant collectivement une activité mobilisant une interface numérique. C’est le cas de plusieurs Scop (Sociétés coopératives et participatives) de livraison à vélo et Scic (Sociétés coopérative d’intérêt collectif) assurant du covoiturage ou de la location de voiture partagée. Les Coopératives d’activité et d’emploi (CAE) pourraient aussi accueillir ces travailleurs parmi les 12 000 entrepreneurs qui ont fait ce choix d’entreprendre.
 

Ce choix coopératif constitue un modèle alternatif qui ne demande qu’à se développer. C’est d’ailleurs déjà le cas dans le secteur de la livraison à vélo puisque nombre de travailleurs pour Deliveroo ont découvert ce mode d’entreprendre et ont créé ces dernières années des Scop dans la plupart des grandes villes françaises.
 

En revanche, en aucun cas, il ne peut être question de permettre aux grandes plateformes comme Uber ou Deliveroo de se dégager de leur responsabilité d’employeurs.
 

La CAE : une plus-value pour les droits des travailleurs
 

Le vrai sujet porte sur le modèle économique des plateformes coopératives dont l’essor repose principalement sur l’aspiration de travailleurs à un autre modèle de société. Il est aussi de tirer vers le haut les droits des travailleurs jusqu’ici « indépendants », comme le préconise d’ailleurs le Conseil national du numérique.
 

Limiter la CAE à la seule fonction de « coopérative d’interface » entre plateformes donneurs d’ordre et travailleurs du numérique permet certes à ces derniers de bénéficier d’une protection sociale, ce qui est une très bonne chose. Mais ils resteront tout autant soumis aux conditions de travail et de rémunération inacceptables imposées par les donneurs d’ordre. Les CAE considérées comme des tiers auront à gérer ces dérives sans disposer d’aucun moyen d’y remédier. La CAE peut être une solution à condition d’être gouvernée par ses travailleurs et d’assumer ses missions d’hébergement d’activité et d’accompagnement.
 

Les solutions coopératives constituent l’horizon d’un entreprenariat numérique juste : construisons ensemble le plan d’actions de leur développement.

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