Franc succès des rencontres européennes des monnaies locales !
Les 1ères Rencontres européennes des monnaies locales se sont tenues les 27 et 28 octobre à l’Athénée municipal de Bordeaux, en amont du GSEF 2025. Plus de 120 participant·e·s de 14 pays - la France (depuis Bordeaux jusqu'à la Guyane, en passant par Montpellier, Nantes, le pays de Langres,..), l'Italie, la Belgique, la Suisse, le Brésil, le Mexique, l'Equateur, l'Allemagne, l'Espagne, le Canada, le Luxembourg, la République tchèque, la Finlande, la Slovénie - étaient au rendez-vous.
Représentant.e.s de collectivités territoriales, de monnaies locales, et des réseaux et acteurs de l'ESS ont pu partager expériences, réflexions et propositions pour renforcer la contribution des monnaies locales à une société, plus juste et plus durable.
Le RTES a à cette occasion présenté son dernier Points de RepèrESS "Monnaies Locales et collectivités".
Ces rencontres étaient organisées par le Mouvement Sol, le RTES, la Gemme (monnaie locale de Gironde) et la Ville de Bordeaux, en coopération avec plusieurs monnaies locales européennes, et des réseaux européens.
Pourquoi ces journées ?
Les monnaies locales complémentaires (MLC), et leur rôle possible dans les dynamiques de transformation sociale et écologique des territoires, restent malgré tout relativement méconnues. Pourtant, les collectivités locales, l'Etat et les acteurs de l'ESS ont tout intérêt à s'en saisir pour leur politique de transitions.
Au programme de ces deux jours de rencontre :
- Des plénières sur la situation des monnaies locales et communautaires en Europe, sur la présentation de projets de coopérations européennes sur les monnaies locales, avec notamment le projet de monnaie locale transfrontalière au Pays Basque
- Des tables rondes sur les expérimentations emblématiques à l’international, et une table ronde de clôture autour de la thématique "Résilience territoriale et transition juste : la place des monnaies locales en Europe" avec Maxime Baduel, délégué ministériel à l'ESS, Mahel Coppey, présidente du RTES, Timothée Duverger, chercheur et responsable de la Chaire TerrESS à Sciences Po Bordeaux et Sarah de Heusch, directrice de Social Economy Europe, animée par Dante Edme-Sanjurjo, coprésident du Mouvement Sol.
L'un des ateliers a abordé les liens entre MLC et collectivités territoriales. Cet atelier, animé par Kathrin Latsch (du réseau allemand monneta gGmbH), a réuni Miriam Dean (Zinne), Bruno Paternot (élu à Montpellier Métropole), et Anne-Laure Federici (déléguée générale du RTES). Il a permis d'illustrer l'intérêt des MLC pour une collectivité, des exemples de coopération réussis, et a mis en évidence quelques conditions de réussite :
- la nécessité de faire œuvre de pédagogie, au sein de la collectivité, auprès du grand public, et des acteurs économiques,
- l'importance d'un portage politique fort côté collectivité, mais aussi la nécessité d'une dynamique forte et organisée de la société civile,
- l'importance d'être pragmatique, tout en se fixant des objectifs (par exemple le paiement des services publics en MLC, mais aussi des objectifs en terme de dépenses en MLC).
D'autres ateliers ont permis d'aborder les modèles économiques des MLC, la digitalisation des monnaies locales, la place des MLC dans la transition juste, les réseaux nationaux, les financements européens, les plaidoyers à porter...
Vidéo : Monnaies locales, un phénomène mondial : zoom sur l’Europe, une mosaïque de voix, d’idées et d’engagements pour des économies locales plus résilientes....
À travers cette capsule vidéo, découvrez les visages et les paroles d’acteurs et actrices de toute l’Europe (et au-delà) qui font vivre les monnaies locales complémentaires : France, Espagne, Allemagne, Belgique, Brésil, Italie, Suisse, Mexique, Slovénie…
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GSEF 2025: Un autre monde est déjà là
Un autre monde est déjà là : retour du Bordeaux GSEF 2025
La 7ème édition du forum international de l'ESS se tenait à Bordeaux du 29 au 31 octobre 2025. Avec plus de 10 000 participants de 109 pays et 907 villes, le Bordeaux GSEF 2025, événement d’une ampleur inédite, témoigne de la vitalité des acteurs publics et privés engagés dans le développement de l'ESS aux 4 coins du monde.
"Après Séoul, Montréal, Bilbao, Mexico, Dakar, c’est Bordeaux qui a accueilli cette année le grand rendez-vous mondial de l’économie sociale ; avec 10 000 participants, plus de 100 pays, de multiples rencontres à côté du sommet – jeunesse, monnaies locales, recherche, nombreuses AG de réseaux d’acteurs - ce RDV était incontestablement the place to be pour tous ceux qui pensent que l’effondrement démocratique et écologique du monde n’est pas inéluctable. Alors que 72 % de la population mondiale vit sous un régime autoritaire et face à l'inaction climatique, l'alliance entre économie numérique et capitalisme pour assoir une domination de quelques oligarques, le match semble plié ; c’est sans compter sur les communautés, acteurs locaux, associations, initiatives locales, qui existent partout et dans tous les domaines ; non seulement une autre économie est possible mais elle existe ; un autre monde est déjà là. Eparse, dispersé mais qui commence à se rassembler. C'est le grand message à retenir de ce temps. La domination des plus faibles n’est pas une fatalité et l’humanisme reprendra le dessus par des solidarités innombrables qui existent. Le maire de Ramallah témoigne avec force de l’espoir, de sa certitude qu’il y a une lumière au bout de l’écrasement et de l’occupation actuelle ; cette voix emblématique est en fait le porte-parole de centaines d’acteurs, de micro résistances qui s’installent face aux formes de dominations qui semblent avoir gagné la partie. L’acte I d’un espoir étant posé, l’acte II sera celui du décloisonnement et de l’essaimage ; pour se faire, ce que je retiens des vecteurs clefs qui ressortent de tous les ateliers, tables rondes, … sont : la puissance des écosystèmes, la mise en relation des acteurs, le décloisonnement ; le rôle clef de l’emploi, pour réassurer une reprise de confiance , un renouveau démocratique ; le rôle clef des pouvoirs locaux, comme c’est bien admis maintenant, pour assurer une cristallisation et un décloisonnement" Patricia Andriot, vice-présidente du RTES, en charge de la commission Europe et international du RTES
L'événement organisé par la Ville et la Métropole de Bordeaux, le Département de Gironde, la Région Nouvelle-Aquitaine, la CRESS Nouvelle-Aquitaine en lien avec le secrétariat général du GSEF était inauguré par Stéphane Pfeiffer et Pierre Hurmic, Bordeaux, Alain Garnier, Bordeaux Métropole, Jean-Luc Gleyze, Département de la Gironde et Alain Rousset, Région Nouvelle-Aquitaine
Le RTES et de nombreuses collectivités adhérentes étaient au rendez-vous de ce temps fort : Angers Loire Métropole, Bègles, Bordeaux et Bordeaux Métropole, la Bretagne, la Carene Saint-Nazaire Agglomération, le Gard, Gennevilliers, la Gironde, Grenoble, la Guyane, la Haute-Garonne, Landes, le Pays de Langres, l'Ille-et-Vilaine, L'Ile-Saint-Denis, Lille, le Lot-et-Garonne, Lyon Métropole, Marseille, Nantes Métropole, la Normandie, la Nouvelle-Aquitaine, Paris, le Pays Basque, le Pays de Grasse, Plaine Commune, Poitiers, les Pyrénées Atlantiques, Romainville, Saint-Etienne Métropole, Saint-Paul, le Sicoval, l'Eurométropole de Strasbourg, Toulon Métropole, Toulouse Métropole,...
Serge Papin, nouveau ministre délégué à l’ESS, a fait sa première apparition officielle, annonçant une future stratégie nationale de l’ESS à dix ans, dans un contexte budgétaire tendu.
Le Bordeaux GSEF 2025 s'est clôturé avec la présentation de trois déclarations internationales (Déclaration de Bordeaux GSEF 2025, Déclaration pour une paix durable, Déclaration internationale de la jeunesse pour l'ESS) affirmant la dimension politique et universelle de l’ESS comme levier de justice sociale et de durabilité.
Pour aller plus loin, retrouvez l'article Forum mondial de l'économie sociale et solidaire : à Bordeaux, un appel en faveur d'une "économie de la paix" publié le 5 novembre 2025 par Caroline Megglé, pour Localtis