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28 / 02 / 2018 | 18 vues
Corinne Schievene / Membre
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Le départ du PDG de Safran Helicopters Engines pour Airbus Helicopters interroge : le fournisseur devient donneur d’ordre

Le 14 février, c’est par la presse que les salariés ont appris le départ de Bruno Even, PDG de Safran Helicopters Engines.

Cette décision aurait pu simplement traduire la poursuite logique d’un développement de carrière, sauf que ce haut dirigeant de Safran prend les rênes d’Airbus Helicopters et rejoint également le Comité Exécutif d’Airbus !

Un déni de dialogue social

Même les instances de représentation du personnel n’ont été informées de cette décision que par la presse. Le Comité d’Entreprise Européen et le Comité de Groupe, comme les instances locales de SHE, remarquent qu’encore une fois, lorsqu’une information est dérangeante, la direction renvoie le dialogue social auquel elle est « si attachée » aux oubliettes. Les élus du CEE et du CG dénoncent cette attitude qui ne peut que favoriser la défiance et les interrogations des élus comme des salariés.

Lorsque le fournisseur devient donneur d’ordre

Car, lorsque Bruno Even part pour devenir le PDG de son principal client il emporte inévitablement dans sa valise  tout ce qu’il connaît sur sa société : les « business plans », les marges moteurs neufs et support, les programmes en cours (officiels et surtout ceux confidentiels), les relations avec les autres clients (concurrents direct d’Airbus Helicopters) qu’ils soient avionneurs, clients directs, français ou étrangers, la situation économique de l’entreprise, ses forces et ses faiblesses. De plus, ce futur ex-PDG est membre du COMEX Safran : il connait donc tout de la stratégie du Groupe.

Y a-t-il un objectif caché pour Airbus ?

Aussi, à l’heure où le Groupe Airbus cherche à récupérer de la marge sur ses équipementiers (nacelles, trains d’atterrissage, services support et après-vente, etc.), ne pourrait-on pas voir dans ce recrutement une velléité d’Airbus de rapatrier aussi de la « valeur » sur les turbomoteurs d’Airbus Helicopters ?

Et, alors qu’on fait signer des clauses de confidentialité non seulement aux salariés mais aussi aux apprentis et stagiaires, celles-ci n’existeraient-elles pas pour les hauts-dirigeants de Safran ?

Problème de management ?

On peut se demander aussi si le départ de Bruno Even n’est pas entre autre, une conséquence du mode de management pratiqué par le directeur général du groupe. Lorsqu’un PDG quitte une société du groupe, le nom de son remplaçant est annoncé en parallèle. Or, celui-ci n’a été annoncé qu’aujourd’hui…

Plus globalement, cette situation interroge sur la politique du groupe Safran pour conserver ses talents.

Ce sont toutes ces questions que les salariés du groupe se posent. Ils attendent de Safran des explications, mais aussi des actions visibles pour que ce genre de situation ne se reproduise plus.


Contacts :
Corinne Schievene – Secrétaire du CEE Safran – Tél. +33 (0)6 30 36 81 54
Rémi Dupuis – Secrétaire du Comité de Groupe Safran – Tél. +33 (0)6 73 34 36 69
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