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15 / 05 / 2012 | 1 vue
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Être syndicaliste non anonyme sur Internet, l’assurance d’une grillade intégrale ?

Nombreux sont les syndicalistes qui laissent des traces de leur identité sur Internet. Sur leurs sites internet, ils publient sous leur nom et s’affichent dans les organigrammes. L’information syndicale devient de plus en plus personnalisée, du fait notamment des enjeux électoraux de la loi sur la représentativité de 2008 et du développement des réseaux sociaux. Sur Miroir Social, une majorité des rédacteurs syndicaux publient sous leur nom, en assumant pleinement leur rôle.

Bien réfléchir


Mais mieux vaut bien réfléchir avant de lever le voile car, au-delà des déclarations d’intention de la Commission européenne, le droit à l’oubli sur internet ne s’impose pas comme une évidence technique. En attendant, masquer ces traces prend du temps, de l’énergie et peut même coûter si l’on s’adresse à des prestataires spécialisés dans la « restauration » de l’e-réputation.

D’ex-syndicalistes, licenciés, demandent parfois à des médias d’effacer leur nom des témoignages déclinés en ligne qu’ils avaient un temps accordés. La situation s’est présentée déjà une fois sur Miroir Social avec un ex-membre qui considérait qu’une étiquette syndicale était 100 % incompatible avec la recherche d’un emploi. Même pour les permanents, la vie syndicale n’est en effet plus un long fleuve tranquille avec la loi sur la représentativité de 2008.

Miroir Social lance la discussion à l’heure où les cycles de formation mixte entre syndicalistes et cadres RH se multiplient et que l’expérience acquise dans le cadre d’un mandat syndical ou électif peut être validée par le biais d’une VAE. A vos témoignages, même anonymes.

La reconnaissance des compétences acquises, voilà bien une piste à suivre pour attirer les jeunes syndicalistes. De plus en plus nombreux sont les syndicalistes qui se présentent sur des réseaux sociaux professionnels, comme Viadeo par exemple. Les enjeux qui se posent notamment sur l’amélioration des conditions de travail rendent plus que jamais nécessaire un dialogue social de qualité, avec une véritable reconnaissance des rôles respectifs.

Frein à l’engagement


Paradoxalement, internet serait devenu un frein à l’engagement syndical des jeunes.

Difficile de ne pas s’inquiéter aujourd’hui de l’image que l’on peut donner de soi sur le web, surtout en début de carrière, à une époque où une simple recherche sur Google peut mettre n’importe qui à nu. Cette question des traces se pose d’autant plus aujourd’hui pour des jeunes qui ne se projettent plus, pour la plupart, dans un parcours professionnel et syndical rectiligne au sein d’une seule et même entreprise. Jacques Froissant, du cabinet de recrutement Altaïde conseille aux jeunes en recherche d’emploi d’éviter d’être surpris en se préparant à d’éventuelles questions sur leurs activités syndicales passées ou présentes lors de l’entretien. 

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