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29 / 06 / 2011 | 3 vues
Richard Rigano / Membre
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Encore une attaque contre le CDI...

Les obsédés de la flexibilité repartent à l'assaut du contrat à durée indéterminée (CDI) avec l'idée d'un contrat de travail unique (CTU).

Une campagne présidentielle est toujours l'occasion pour les lobbies de manifester leurs lubies.


La réflexion pourrait n'être que paradoxale, mais en fait elle est d'un cynisme classique, puisque qu'en partant du constat qu'il y a d'une part des contrats de travail sécurisés et d'autre part des contrats précaires. La proposition finale revient à mettre tout le monde au régime sec de la précarité.

C'est sous la bannière de l'Association nationale des directeurs de ressources humaines (ANDRH) que l'attaque contre les CDI revient en force.

Celle-ci propose l'instauration d'un contrat de travail unique (CTU), conclu sans détermination de durée, sauf que ledit contrat peut être rompu si la raison pour laquelle il est conclu s'arrête... Fin de mission, fin de saison, fin de chantier, autrement dit corvéable le temps d'un instant !

Fidèle à lui-même, le Ministre du Travail, Xavier Bertrand, trouve l'idée intéressante si elle fait avancer la logique du plein emploi. On n'a aucun mal à ajouter du plein emploi précaire...

On peut se demander jusqu'où certains sont prêts à aller pour détruire ce qui constitue encore de garanties pour les salariés, alors que le Code du Travail a déjà été démoli aux deux tiers, le contrat individuel substitué à l'accord collectif de branche et la séparation à l'amiable mise en avant par rapport aux procédures de licenciement classiques.

  • Faut-il encore rappeler que le contrat à durée indéterminée n'est plus depuis 2 ans, le contrat de travail le plus répandu en France ? Comment expliquer que tous les affaiblissements des droits des salariés, qui se sont multipliés ces dernières années, n'ont pas empêché les délocalisations et les suppressions d'emplois ?


Avec l'Espagne, la France est le pays de l'OCDE comptant le plus de jeunes en contrat à durée limitée. D'où une situation économique des jeunes catastrophique, s'exprimant notamment à travers les différents mouvements qui ont pris le nom d'« indignés ». Une experte de l'OCDE rappelait que l'extension des contrats à durée déterminée est due à la volonté des entreprises de contourner les CDI, estimés trop rigides.

On est donc bien en plein dans une confrontation d'intérêts vieille comme la lutte des classes, qui sévissait déjà dans la Grèce antique.

Le contrat à durée indéterminée est le fruit de longues luttes sociales et d'un rapport de forces qui, dans les années 1970, était favorable au monde du travail. Dans un continuel mouvement de balancier, les acquis sociaux des salariés sont repris par une classe dominante dont la cupidité mène toute la société à la catastrophe, ou du moins à l'explosion sociale. On remarquera que les thèmes qui se développent dans le cadre d'une précampagne présidentielle ont un point commun : ils sont tous nauséabonds.

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