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03 / 12 / 2021 | 61 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Prévoyance : les garanties traditionnelles doivent être adaptées aux évolutions sociétales et environnementales

Dans le prolongement de la crise sanitaire majeure que nous traversons depuis deux ans et des réflexions engagées par le Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie (HCAAM) et par de nombreux « experts » développant les considérations les plus diverses, basées sur bien des a priori ou des « contre-vérités révélées » sur notre système de protection sociale, nul doute que la santé et la prévoyance sont des sujets qui seront inévitablement d'importance dans la période pré-électorale qui s'ouvre.

 

S'agissant de la prévoyance, le Cercle de l'Épargne (1) (« think-tank » consacré à l’épargne, la retraite et à la prévoyance, qui analyse les besoins et les attentes des Français en la matière), vient de publier un rapport (2) qui retient l'attention dans le contexte actuel. Il synthétise les réflexions d’un groupe d’acteurs réunis autour d’André Renaudin (directeur général d’AG2R La Mondiale), dresse un état des lieux des enjeux de la prévoyance et dessine les perspectives pour le secteur.

 

Principaux éléments
 

Contrairement à la santé dont le taux de couverture avoisine 95 %, la couverture de prévoyance n’est ni légalement obligatoire, ni généralisée donc encore insuffisamment connue sous ses différents aspects. Pour les auteurs de ce rapport, les perspectives de développement sont donc plus élevées. Le périmètre de la prévoyance paraît aujourd’hui modeste au regard des enjeux et mériterait d’être élargi.


En effet, de nouveaux risques sont apparus au fil des changements sociétaux et environnementaux : révolution des modèles familiaux, mutations et numérisation du monde du travail, allongement de la durée de la vie et résurgence du risque de nouvelles crises d’ordre sanitaire, environnemental ou cybernétique. Ces nouveaux risques appellent de nouvelles garanties de prévoyance qui renvoient, par exemple, au statut de proche aidant, au maintien des salariés âgés dans l'emploi ou encore aux arrêts de travail causés par d’autres facteurs que la maladie.


Par ailleurs, les garanties traditionnelles doivent elles aussi être adaptées aux évolutions sociétales (évolution des modèles familiaux notamment). Une indemnisation monétaire est insuffisante, dans la majorité des cas. Afin de proposer une couverture globale de l’assuré, des services de prévention et d’accompagnement doivent également être mis en place.


Ces deux types de service sont indispensables dans le traitement des problématiques d’absentéisme, de retour au travail après une longue absence, de santé mentale (consultations de psychothérapie, suivi psychologique etc.) ou de prise en charge de handicapés ou de dépendants.


Alors que certains ont de plus en plus tendance à vouloir remettre le paritarisme en cause, les auteurs de cette étude insistent sur le fait :

  • que c’est au regard de l’ensemble de ces enjeux que le modèle économique et de gouvernance du paritarisme de branche prend tout son sens ;
  • que la connaissance fine des problèmes propres aux différents secteurs d’activité par les partenaires sociaux des branches professionnelles ainsi que la mutualisation de branche permettent d’adapter les contrats de prévoyance et de répondre de façon pertinente aux attentes des assurés ;
  • et de considérer que les  partenaires sociaux ont un intérêt politique à s’emparer de la question de la prévoyance.


Enfin, au regard des difficultés rencontrées par les employeurs à recruter dans certains secteurs, l’attractivité des métiers de la branche est aujourd’hui pour eux un enjeu majeur et la signature de conventions collectives de prévoyance sociale permettrait d’améliorer la protection sociale en France.

 

(1) http://cercledelepargne.com/.

(2) Rapport-sur-la-Prevoyance-Etat-des-lieux-et-perspectives.pdf (cercledelepargne.com).

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Le CTIP a rendu public  récemment son traditionnel baromètre prévoyance réalisé avec le Crédoc auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 entreprises et 1 000 salariés.

Dans le contexte actuel et au regard des débats sur le sujet..un document intéressant

Pour en savoir plus: Le 14e Baromètre de la prévoyance CTIP-CREDOC - CTIP)

 

Quelques éléments:

 

92% des entreprises déclarent avoir mis en place au moins une garantie de prévoyance ( en lère progression depuis 2013)  

83% des salariés déclarent être couverts pour au moins un risque de prévoyance

Les indemnités journalières (IJ) demeurent la garantie la plus souvent mise en place (85%).

 14% des entreprises ont mis en place une garanties aidants et 22% se déclarent prêtes à le faire.

 

72% des salariés et 88% des employeurs indiquent qu’il existe une couverture complémentaire obligatoire dans leur entreprise....un  niveau qui  reste assez stable, avec des garanties qui se situe en moyenne au minimum légal. Près de la moitié (45%) des salariés bénéficient désormais d’un contrat avec options, contre 27% en 2019.