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01 / 07 / 2021 | 135 vues
Dominique Delpouy / Abonné
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Négociations salariales dans les banques centrales : deux poids deux mesures

Avec l’arrivée de l’été, la délicate période des négociations annuelles obligatoires (NAO) s'ouvre, c’est-à-dire les négociations visant à améliorer la feuille de paie de tous les agents de la Banque de France. Au-delà de ses remerciements chaleureux, le gouverneur doit faire pression sur le Conseil général afin que le point d’indice soit enfin revalorisé. C’est d’autant plus vrai que la crise sanitaire a demandé une forte réactivité et une implication sans faille, permettant la continuité de l’activité de la Banque de France. Notre pouvoir d’achat ne cesse de régresser depuis des années et ce ne sont pas les à-côtés (intéressement, participation et prime Macron) qui peuvent compenser cette perte, ni le prétexte du maintien de nos salaires durant la crise.

 

Les résultats de la Banque de France restent à un niveau élevé et il est enfin temps qu’une partie des gains de productivité soient redistribués aux agents. Aussi réclamons-nous une augmentation significative de notre pouvoir d’achat.

 

Négociations salariales chez nos chers voisins européens : nous restons rêveurs...

 

Dans le domaine des revalorisations salariales, l'herbe semble bien plus verte chez nos collègues du Système européen de banques centrales (SEBC)…

  • Depuis 2019, le personnel de la Bundesbank a perçu 5,5 % d’augmentation de salaire, avec en prime 600 € versés à tout le personnel en 2020.
  • Pour nos collègues grecs, dont le pays est toujours en crise financière, ça a été + 2.2 % en 2020.
  • Pour le personnel de la Banque centrale de Lithuanie, ça a été + 5.5 % en 2020.
  • Depuis 2018, les syndicats de la Banque d’Espagne ont signé les accords salariaux qui ont augmenté leur salaire de 7 % en trois ans.
  • Enfin, depuis 2020, le personnel de la Banque centrale européenne (BCE) a été augmenté de plus de 3 %.

 

Sommes-nous moins méritants que nos collègues européens ?
 

Les sacrifices de ces dernières années et les efforts effectués par tous les salariés de la Banque de France du fait des réformes imposées doivent être « sanctionnés » par une augmentation significative de nos salaires par le biais d’une revalorisation conséquente de notre point d’indice ! Nous revendiquons +4 %.

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Au cours de la décennie qui a vu s’achever le plan AMBITIONS 2020, le gouvernement de la Banque a exigé de ses salariés des efforts colossaux et sans précédent, augmentant considérablement leur charge de travail. Les réorganisations et restructurations se sont succédées et se poursuivent encore pour accroitre les résultats de la Banque de France contraignant le personnel à une adaptabilité permanente. Depuis 2015, les frais de fonctionnement ont baissé de 137 millions d’euros. Avec le télétravail, la Banque de France a économisé bon nombre d’heures supplémentaires et réalisé des économies. Tous ces efforts permettent à la Banque de France de reverser toujours plus de dividendes à l’État. Les résultats avant impôts s’élèvent à 5 milliards d’euros en 2020.
Il n’est plus acceptable que la Banque de France sacrifie le pouvoir d’achat des agents à sa transformation. Le point d’indice est resté figé 7 ans au cours de ces 10 dernières années. La réforme des carrières, réclamée par la cours des comptes pour libérer le point d’indice a été réalisée et, a considérablement dégradé les perspectives de carrière des agents sans contrepartie favorable en termes de rémunération.
Il est temps que la Banque reconnaisse tous les efforts des salariés par autre chose que des mots !
L’heure de la reconnaissance doit sonner !
Vite : 5% d’augmentation du point d’indice !
C’est la revendication portée par l’intersyndicale
L’intersyndicale rappelle:
- Que cette revendication ne suffit pas à compenser les pertes de salaires dues à l’inflation depuis le gel du point d’indice ;
- Qu’aucun secteur public n’a connu d’aussi fortes réductions d’effectifs ces dernières années. Il n’est donc pas acceptable de prétexter l’absence d’augmentation dans la fonction publique pour geler le point d’indice des salariés d’une Banque de France indépendante