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17 / 01 / 2018 | 10 vues
LEILA NADJI / Membre
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Bien-être au travail : vers une nouvelle philosophie de l'organisation des entreprises

Quand on tape « bien-être au travail » dans un moteur de recherche, on trouve 32 700 000 résultats, une valeur numérique vertigineuse. Si l'on compare avec « souffrance au travail », 1 100 000 résultats. Quant à l’expression « risques psychosociaux », son score est de 376 000.

Cette image ponctuelle de données témoigne d’un fait essentiel : on parle de moins en moins de souffrance au travail et de plus en plus en plus de bien-être au travail. Alors que doit-on en déduire ? Dirigeants et partenaires sociaux doivent-ils se réjouir de la fin d'une pandémie sociale ? En écoutant les derniers chiffres de l'INRS, on en doute... Toutefois, cet élan nouveau existe bel et bien. Alors que faut-il en penser ?

Nous sommes tous attachés au bonheur et le bien-être au travail semble souvent très subjectif et très personnel, pourrait-on dire, au sens de « propre à chacun ». Qui n'aurait pas envie de croire au bien-être au travail ? Qui n'espère pas plonger dans cette dynamique souvent enthousiasmante ? Qui ne souhaite pas être bien, même au travail ?  Comment y accéder de manière collective, sans sombrer dans une utopie si chacun a une vision personnelle et des attentes spécifiques ? Comment faire que ce rêve pour tous devienne réalisable ?

Que faut-il pour être bien au travail ? Ce sont les conditions de travail dans toutes leurs dimensions que l’on envisage afin de déterminer une politique commune adaptée à la situation de l’entreprise, visant un ensemble d'actions facilement réalisables et aux effets rapides et durables sur le climat interne à l'entreprise. Celles-ci concernent autant les collectifs de travail que l'environnement physique et matériel, ainsi que les multiples liens interagissant entre ces différents éléments dans le management, le dialogue social, la communication interne, etc. de même que ce qui forge la culture historique de l'organisation. L’intérêt pour le bien-être, chemin vers le bonheur, est intimement lié à l’éthique depuis l'Antiquité. C'est de tout cela qu'il sera question dans le développement d'un fonctionnement nourri par une philosophie de l'organisation définie comme allant vers le bien-être au travail. Ici, le rôle des principaux acteurs sera fondamental, notamment celui des dirigeants, cadres, préventeurs et différents représentants des salariés au sein de la nouvelle instance représentative du personnel.

Une méthodologie d'action efficace s'appuie sur une démarche organisée autour de la réalité concrète ; elle débute avec un état des lieux spécifique sur lequel il sera possible d'envisager et développer une action. C'est-à-dire un ensemble ou plan d'actions précis, correspondant au contexte et favorisant l'inscription dans une éthique commune plus pragmatique. Si être bien au travail suggère des écarts abyssaux entre les perceptions individuelles, le bien-être au travail doit émerger d'une volonté commune qui se révèle à travers la mise en place d'un projet impliquant pour tous, il se définit dans le temps et l’espace (l’époque, le territoire et la durée). L'entrée dans une philosophie de l’organisation contribue à la contagion de ce sentiment diffus et collectif du bien-être. Elle doit être assumée et choisie avec pertinence pour favoriser l'émergence d'un nouvel état d'esprit.

La construction de la démarche se manifeste dans une véritable coaction. Autrement dit, une collaboration englobant les collectifs dans leur globalité pour apprendre à faire mieux ensemble. À l'heure des mutations profondes du monde du travail, du passage à l'ère numérique, le moment est venu pour la construction de ces nouveaux collectifs de travail. À l'heure de la fusion des instances représentatives du personnel et de l'étouffement du rôle du CHSCT, il devient urgent de s'inscrire dans cette dynamique pour contribuer à l'amélioration des conditions de travail. Les élus du tout nouveau comité social économique ne doivent pas négliger cet aspect fondamental pour rester des interlocuteurs actifs au sein des organisations. Il serait judicieux pour les dirigeants, s'ils veulent donner un élan motivant les performances à leur entreprise, de faciliter le développement participatif de cette philosophie du bien-être au travail.

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