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05 / 01 / 2015 | 28 vues
robin carcan / Modérateur Contenu
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Trois syndicats de Mediapost s'opposent au flicage des distributeurs de publicité

Un copieux accord (58 pages) sur le calcul du temps de travail des distributeurs d'imprimés publicitaires a été négocié toute l'année 2014. Seuls les syndicats CFDT, CFE-CGC et CFTC l'ont signé en fin d'année et SUD, CGT et FO ont fait valoir leur droit d'opposition. Ils contestent ce qu'ils appellent un « flicage du temps de travail », avec dispositif de géolocalisation inclus. Le temps de travail sera en effet calculé à partir d'un boîtier mobile, appelé Distrio, et basé sur une nouvelle méthode de calcul menée au niveau de la branche. Alors qu'Adrexo a annoncé vouloir enregistrer le temps de travail sur le déclaratif des salariés, SUD explique que Mediapost a voulu passer en force.

Gérés par des formules 

Un descriptif carrément labyrinthique vient fixer, à travers cet accord, des formules de calcul à multiples variables, qui font des distributeurs de simples rouages géolocalisés bientôt dépendant de quasi algorithmes. Prenons le trajet à pied, par exemple : est pris en compte le nombre des PDI (points de distribution) accessibles à la distribution IP (imprimés de pub) et le nombre des PRE (points de remise), déduction faite des PRE portant une mention de type « stop pub » ou équivalent.

 

Ensuite, commence la détermination de la longueur du parcours de distribution. Si la longueur totale du parcours de distribution est inférieure à 4 000 mètres, 100 % des PDI sont réputés être distribués à pied. Dans le cas contraire, si le ratio « r » PRE/PDI est inférieur à 1,3, le pourcentage des PDI distribués en voiture est égal au pourcentage de la longueur distribuée en voiture, divisé par 1,3.

 

Après ces données, il faudra tenir compte de quatre types de boîtes à lettres (normalisée sans volet, non normalisée à ouverture étroite etc.), lesquels doivent être croisés avec des types d'habitat urbains (denses, espacés...), le tout ne pouvant ignorer qu'il existe différents types d'accès aux boîtes (accès protégé par un interphone, boîte à plus de 20 mètres du bord de voie). Tous ces éléments étant ensuite pondérés selon la difficulté.

 

Bref, la formule magique du « temps de déplacement en voiture en accélération/décélération » (et dont nous ne détaillerons pas tous les paramètres) est :

T2 = [((N2/n) +N3) x √ 2 x L1/ ((N2/n)+N3) / 1,2 ] / 3600

À ne pas confondre avec la formule du déplacement à pied :

T4 = [L4 / (1,2378 – (0,0213 x % déclivité moyenne de l’UG))]/3600.

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La formule élaborée par la branche pro peut paraitre complexe mais le boitier garanti la rémunération au réel du temps de travail. Il s'agit ni plus, ni moins, d'une pointeuse lors de la distribution des imprimés publicitaires. On peut aussi préciser que SUD et FO sont à l'origine du dispositif en ayant fait annuler le décret sur la pré-quantifiquation du temps de travail. On peut se demander s'ils ne se sont pas tiré une balle dans le pied ?