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18 / 03 / 2016 | 23 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Réforme du concours de l'ÉNA : un rapport du jury sur l'édition 2015 en demi-teinte

Comme chaque année, le président des jurys du concours d'entrée à l'École Nationale d'Administration (ÉNA) publie un rapport faisant état de la synthèse des constatations des jurys sur le déroulé des épreuves, l'approche et le comportement des candidats, ainsi que des appréciations et évidemment sur les senseignements à en tirer.

Le rapport qui vient d'être publié et qui porte sur l'édition 2015 est un peu particulier dans la mesure où 2015 a été l'année de la mise en place de la réforme des concours d'entrée à l'ÉNA définie en avril 2014 et mars 2015 et qui a rendu obligatoire notamment l'épreuve sur les finances publiques et qui a vu celle de culture générale rebaptisée « question contemporaine » recentrée sur « le rôle des pouvoirs publics et leur leurs rapports à la société ».

Premiers constats

Pour le rapporteur, « la conception des sujets d’épreuves d’admissibilité à l’écrit comporte le plus souvent en annexe de la commande un dossier avec quelques documents. Il est malheureusement trop fréquemment observé chez les candidats une sorte de penchant à limiter leur prestation à un commentaire de ces documents, voire à une synthèse sans valeur ajoutée personnelle. Peut-être n’est-il donc pas inutile de souligner qu’il est toujours demandé aux candidats de mettre en valeur des connaissances et une réflexion personnelles ?

Par ailleurs, la qualité des propositions est trop fréquemment insuffisante. Ce point mérite d’être mis en exergue dans une perspective professionnelle précise : l’ÉNA n’a pas pour vocation de recruter de simples observateurs, fussent-ils cultivés, mais des personnalités imaginatives capables de s’engager et de convaincre ».

Sur la nouvelle preuve dite « contemporaine » visant à sélectionner des candidats pouvant témoigner d'une réelle motivation et d'un véritable « sens de l'État », il est souligné que «les résultats observés ne sont pas entièrement convaincants, le conformisme répétitif de certaines copies pouvant décevoir ».

Pour les jurys , l’épreuve doit précisément être l’occasion pour le candidat de faire valoir une culture et une réflexion personnelles de nature à témoigner d’une ouverture intellectuelle et d’une authenticité de conviction, aussi éloignées que possible de tout « formatage ».

  • Le constatl est également fait que les épreuves de finances publiques et de questions européennes ont donné lieu à des notes en moyenne plutôt décevantes. 

En revanche, sur la nouvelle épreuve orale collective d’interaction (introduite pour compléter l’appréciation des qualités humaines des candidats et leur aptitude à travailler en équipe), il semble que les résultats obtenus soient conformes à ce que l’on pouvait en attendre. Le rapport souligne la « maîtrise technique remarquable » de l’organisation de l’épreuve.

Les membres du jury ainsi impliqués ont pu détecter les aptitudes des candidats sur cet aspect de leur personnalité jusqu’alors difficile à percevoir lors du concours.

Aussi considèrent-ils que cette épreuve doit désormais être considérée comme ayant une légitimité égale à celle des épreuves techniques. Pour les memebres des jurys, les candidats devraient y voir « une occasion de montrer leur capacité à s’engager sur la base de convictions authentiques et personnelles, en évitant les postures convenues ou stéréotypées ».

Quelques éléments statistiques

  • Nombre d’inscrits aux concours 2015 : 1 517, en baisse de 6,58 % par rapport à 2014 mais néanmoins équivalent au millésime 2012.
  • Le taux d’absentéisme s’est élevé à 34,6 % (en recul sensible par rapport à 2013 (37,5 %) et 36,39 % en 2014) au premier jour des épreuves.

Au dernier jour des épreuves, 950 candidats étaient encore présents pour 90 places offertes :

  • 643 au concours externe pour 43 places offertes ;
  • 234 au concours interne pour 38 places (37 attribuées) ;
  • et 73 au troisième concours pour 9 places.

Les taux de sélectivité (nombre de présents au dernier jour des épreuves / nombre de places offertes) apparaît constant au concours externe (1/15) mais diminue de façon préoccupante au concours interne (1/6) et au troisième concours (1/8) qui affichaient traditionnellement des taux de sélectivité respectifs de 1/8 et 1/10.

Les réunions d’admissibilité ont dégagé un nombre supérieur au double du nombre de places offertes avec, respectivement pour les trois concours, 91, 76 et 21 candidats admissibles. 

Éléments de profil de la promotion 2016-2017

  • L’âge moyen des admis est de 30 ans (25 ans au concours externe, 33 ans au concours interne et 36 ans au troisième concours). Le plus jeune élève de la promotion a 21 ans. La doyenne (46 ans) est, cette année, issue du concours interne alors que l’élève le plus âgé est traditionnellement un lauréat du troisième concours.
  • 52 % des candidats ont été admis dès leur première présentation (58 % en 2014 et 61 % en2013). 

L’analyse de l’origine administrative des lauréats du concours interne marque cette année un recul des représentants de l’Éducation nationale (7 dont 3 enseignants en 2014, contre 3 dont 1 enseignant en 2015). Le vivier de recrutement de la fonction publique d’État se voit réaffirmé alors que la fonction publique territoriale présente 4 admis (dont un lauréat de la ville de Paris).

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