Organisations
Quelle reproduction sociale de l'élite socioprofessionnelle ?
Alors que les inégalités augmentent en haut de l'échelle sociale, on mesure encore mal les mécanismes de sélection et de reproduction au sein des professions les plus élevées. Une nouvelle catégorie disponible dans les enquêtes Emploi de l'Insee, les dirigeants et professionnels de haut niveau, permet pour la première fois d'étudier la mobilité sociale de l'«élite socioprofessionnelle».
Après avoir présenté cette catégorie, Thomas Amossé, sociologue et statisticien, administrateur de l'Insee au Cnam, membre du Lise et affilié au CEET, et Milan Bouchet-Valat, sociologue, chargé de recherche à l'Institut national d'études démographiques (Ined) montrent dans le dernier numéro de Connaissance de l'emploi la force de la reproduction sociale qui la caractérise.
Pour les auteurs:
- Les destinées sociales apparaissent toutefois inégales entre les différentes fractions qui composent l'élite.
- La fraction à la fois économique et culturelle, composée de professions libérales, apparaît nettement dominante par rapport à la fraction culturelle et à la fraction économique.
- Cette dernière est plus propice aux mobilités sociales ascendantes des transfuges de classe.
- La reproduction sociale dans la haute fonction publique apparaît comme moins marquée que dans la moyenne des catégories au sommet de la structure socioprofessionnelle.