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16 / 05 / 2019 | 123 vues
Michel Berry / Abonné
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L'inattendu retour en grâce des points de vente physiques

Amazon a récemment investi dans des magasins physiques pour vendre des livres et pris le contrôle d’une grande chaîne de supermarchés bios. Est-ce le signe que, contrairement aux idées reçues, les boutiques ou autres points de vente auraient de l’avenir même à l’heure de l'e-commerce et de la banque en ligne ?
 

Depuis vingt-cinq ans, le commerce électronique grignote chaque année des parts de marché sur le commerce traditionnel. Avec ses 90 milliards d’euros de chiffre d’affaires, il représente en France environ 9 % du commerce de détail selon la FEVAD (1). De nombreux magasins fragiles attaqués par cette lame de fond ont donc fermé et le mouvement ne semble pas près de s’arrêter.
 

Il en va de même dans le secteur bancaire, où l'on annonce la fermeture en masse des agences depuis des lustres. La baisse de fréquentation des agences est avérée et place les grands réseaux devant la nécessité de réduire la voilure. En dix ans, le réseau bancaire a perdu 5 % de ses agences mais le rythme devrait s’accélérer, une agence sur huit devant fermer en France d’ici 2020, selon le cabinet Sia Partners (2).
 

Avec 5,7 agences pour 10 000 habitants, la France dispose du deuxième maillage le plus dense en Europe, soit cinq fois plus qu’aux Pays-Bas et trois fois plus qu’au Royaume-Uni. La légère contraction du réseau bancaire français, même si elle risque de s’accélérer, est peut-être davantage l’ajustement de certains excès qu’une remise en cause définitive du concept d’agence physique, on va comprendre pourquoi.
 

D’ailleurs, certains réseaux annoncent réinventer leurs agences plutôt que de les fermer.
 

Les travaux de l’École de Paris du management sur les transformations numériques (3), menés depuis trois ans sur plus de vingt-cinq cas issus de secteurs divers, ont aidé Christophe Deshayes (Digital matters et École de Paris du management) (4) à interroger cet apparent paradoxe : comment les grands acteurs du numérique peuvent-ils investir dans des magasins et autres points de vente au moment où les acteurs classiques en réduisent le nombre ?
 

Il livre ses observations et ses réflexions dans le dernier numéro de la Gazette de la société et des techniques.... s'interrogeant sur le nouveau phénomène  Phygital, hybridation du physique et du digital ... dernière étape de la transformation numérique ?
 

 

1 Voir « bilan 2018 de l'e-commerce en France » publié par la Fédération de l'e-commerce et de la vente à distance :

2 Voir l’infographie « Évolution des réseaux d’agences bancaires », par Sia Partners :

3 Les cas cités font chacun l’objet d’un compte rendu disponible sur le site de l’École de Paris du management

4 Christophe Deshayes, La transformation numérique et les patrons, Presses des mines, « Les Docs de La Fabrique », Paris, 2019.

 

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