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06 / 05 / 2019 | 147 vues
Dominique Delpouy / Abonné
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La réduction des dépenses : indicateur stratégique de l'intéressement à la Banque de France

La commission du personnel de fin de semaine dernière a été l’occasion de réellement entamer la négociation de ce nouvel accord triennal (le précédent étant venu à échéance le 31 décembre 2018) après une présentation succincte mi-avril.
 

Dans l'une de nos publications, nous avons développé nos desiderata en matière d’intéressement 2019-2020. À la lecture du baromètre social, cet accord était l'occasion d’améliorer la qualité de vie au travail (QVT).


Pour la DGRH, il est difficile d’établir un objectif directement lié à cette notion car la tutelle et la commission d’audit des services publics (CIASP) insistent sur le fait que les objectifs doivent avoir un lien direct avec l’amélioration des performances ou avec la capacité de l’améliorer. Cependant, pour la DGRH, certains objectifs vont dans le sens d’une amélioration de la QVT même si cela n’est pas affiché tel quel.


Tout au long de la réunion, nous avons tenté d’améliorer la proposition initiale et nous y sommes arrivés sur plusieurs points.
 

Ainsi, la part hiérarchisée de l’intéressement passera de 50 à 40 %, donc la part uniforme de 50 à 60 %. Cette dernière ne sera plus assise sur le seul objectif triennal mais sur deux objectifs (l’objectif triennal dit de baisse des dépenses nettes des activités pour 50 % et un objectif annuel à déterminer qui pèsera 10 %). Cela répond à l'une de nos demandes de diminuer la part hiérarchisée, chaque agent, quel que soit son indice, participant pleinement à l’atteinte des objectifs même si certains d’entre eux sont plus axés sur telle ou telle population.
 

Objectif triennal assis sur une baisse des dépenses nettes
 

Les dépenses nettes sont principalement composées de la masse salariale et des frais généraux diminués des produits de nos activités.

 

Cet objectif a été dénoncé par tous, compte tenu des effets pervers qu’il génère. Pour exemple, les charges de personnel pesant sur l’atteinte de l’objectif, comment, dès lors, réclamer les indispensables renforts en effectifs ou des augmentations de salaires légitimes sans obérer les chances d’atteindre cet objectif ?
 

S’il entend et peut comprendre nos réticences, le représentant de la DGRH n’en a pas moins été clair en assénant que, accord d’intéressement ou pas, l’objectif de réduction des dépenses est un indicateur stratégique prioritaire pour la Banque et sera donc maintenu. L’atteinte de cet objectif nous est présentée comme un moyen de redistribution partiel des gains de productivité.
 

Sans vouloir proposer un autre objectif basé, par exemple, comme nous le demandions, sur une amélioration du baromètre social, la banque a accepté d’assouplir les différents critères de cet objectif.
 

Les objectifs fixés semblent réalistes, comparés aux baisses constatées ces dernières années.
 

Nous avons enfin obtenu que les calculs se fassent à périmètre constant, au cas où de nouvelles catégories de dépenses grèvent cet indicateur.
 

Objectifs annuels
 

  • Diffusion de la formation de la lutte contre le blanchiment et financement du terrorisme : aucune remarque particulière n’a été faite sur cet objectif qui devrait s’adresser à la quasi-totalité de la population de la banque, si ce n’est qu’il sera nécessaire de le faire connaître via navigo ou autre afin que chacun s’en saisisse.
  • Entretiens de cotation : nous sommes longuement intervenus sur ce sujet sensible en période de transformation. Les chiffres qui nous ont été remontés pour 2018 sont bien loin des cibles fixées. Si le pourcentage fixé par la direction du réseau n’est pas atteint par un seul département (12 %), la totalité de l’objectif ne sera pas atteint. Une autre proposition dans ce domaine devrait nous être faite.
  • Nombre de réunions d’information en faveur de l’inclusion bancaire : au moins 5 réunions devront être faites par département.
  • Au moins 5 actions de simplification devront être mises en œuvre par région.
  • Campagnes de vérification des droits d’accès aux domaines informatiques : cet objectif s’adresse à 731 agents. Deux campagnes ont déjà été lancées, deux le seront le mois prochain et la dernière au mois de juillet.
  • Réduction des émissions nettes des gaz à effet de serre. Ainsi, 15,3 millions de kms sont effectués chaque année par les agents de la banque en avion au titre de déplacements professionnels. Dans le but de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, celle-ci souhaite les réduire de 15 %. Nous avons souhaité faire un point plus précis sur ce sujet, n’ayant aucun point de comparaison dans ce domaine.
     

Nous avons demandé la suppression de la pondération du taux moyen global de présentéisme sur l’enveloppe globale d’intéressement… cette modalité de calcul nuit, d’une part, aux agents dont le taux de présence est de 100 % et, d’autre part, fait l’effet d’une double peine pour ceux dont le taux de présence vient déjà diminuer le montant individuel de l’intéressement.
 

La banque a accepté de déplafonner jusqu’à 4% (contre 3% aujourd'hui) de la masse salariale l’enveloppe consacrée à l’intéressement.
 

  • La Caisse des dépôts et des consignations affecte 6,8 % de sa masse salariale à l’intéressement.
     

Une ultime réunion se tiendra le 10 mai avant que ce projet ne soit soumis à la signature des organisations syndicales représentatives.

 


 

 

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