Organisations
La part des cadres de la Fonction Publique qui partent dans le privé est faible mais en légère progression
Mobilités des cadres du public vers le privé : Une transition peu fréquente qui donne souvent satisfaction et gagnerait à être mieux accompagnée.
C'est ce qui ressort d'une étude de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) sur le sujet, étude qui s'est appuyée sur:
- une enquête qualitative visant à éclairer les déterminants des choix de mobilité des cadres du secteur public vers le secteur privé, ainsi que leurs retours d’expérience ;
- une vue d’ensemble des principales caractéristiques des cadres du secteur public, réalisée à partir des données mises à disposition par la Direction générale de l’administration de la fonction publique (DGAFP).
Première observation sur le phénomène : La part des cadres de la Fonction Publique qui partent dans le privé est faible mais en légère progression.
En 2023, en France, près de 500 000 agents sont sortis de la fonction publique civile, soit un taux de sortie proche de 9 % – sorties qui peuvent relever de fin de contrat mais également être des sorties pour motif de retraite, disponibilité, décès, inaptitude définitive, ...
Parmi ces sorties, les transitions professionnelles entre le secteur public et le secteur privé, quel que soit le niveau de qualification, sont relativement faibles.
Elles étaient de l’ordre de 2 % en moyenne annuelle sur la période 2008-20144.
Dans son rapport sur l’attractivité de la fonction publique, France Stratégie note que ces mobilités vers le secteur privé ont légèrement augmenté sur la décennie 2010 par rapport à la précédente. Parmi les personnes présentes dans le secteur public en 2002-2003, 4,5 % sont actives dans le secteur privé en 2008-2009.
Sur la décennie suivante, le taux de sortie du public vers le privé passe à 4,9 % entre 2011-2012 et 2016-2017.
Ces mobilités sont par ailleurs plus fréquentes en début de carrière et parmi les agents non-titulaires (fin de contrats courts). Mais il n’existe cependant pas de données plus récentes permettant de quantifier ces mobilités, comme le souligne un récent rapport de la Cour des comptes.
Sur les motivations et les enseignements à retenir:
- À l’origine, les cadres qui quittent le secteur public le font souvent par des conditions de travail perçues comme dégradées, désillusion, en quête de sens et de reconnaissance professionnelle.
- Pour les contractuels, une insécurité professionnelle structurante du désir de mobilité vers le privé
- Ils parviennent en général à trouver un emploi dans le secteur privé en autonomie, mais certains expriment un besoin d’accompagnement pour mieux appréhender les réalités du privé ( des besoins plus importants chez les cadres ayant effectué la majorité de leur carrière dans le public)
- La mobilité vers le privé satisfait globalement les attentes des cadres en matière de stabilité, de reconnaissance ou de conditions de travail mais exige une adaptation aux codes du secteur
A noter...dernière heure: La publication d'un décret le 6 décembre qui vise à faciliter les allers‑retours entre la fonction publique et le privé, en simplifiant sensiblement les règles de disponibilité pour les fonctionnaires et allège les contraintes administratives, jugées inadaptées aux réalités du terrain. Il supprime, entre autre, dix‑huit mois de retour obligatoire dans l’administration après cinq ans de disponibilité.