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20 / 05 / 2025 | 14 vues
Alexandre Beau / Membre
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La FHF s’inquiète de la situation financière des Ehpad publics

A l’occasion de la présentation des résultats de son enquête EPHAD 2024, la Fédération Hospitalière de France (FHF) a tiré la sonnette d’alarme sur la trajectoire financière du secteur médico-social public.


Pour Zaynab Riet, déléguée générale de la FHF, le secteur médico-social public fait face à «une crise profonde, silencieuse, mais malheureusement systémique».

 

Les résultats de l’enquête Ehpad 2024, présentés hier à Paris par le représentant de l’hospitalisation public, démontrent que «le modèle doit être protégé même s’il vacille». Sur l’an dernier, ce sont plus de 70 % des près de 7 500 établissements publics qui se trouvent en situation déficit même si, la situation est meilleure qu’en 2023 fort d’un taux d’occupation en légère progression (94,6 % contre 94 %).


Pris au global, le déficit moyen à la place se situait à 3 104 € en 2024 (soit 8,5 € par jour) représentant, par extrapolation, un manque de financement de 545 Ms €. Une amélioration par rapport à l’an dernier, où il s’élevait à 3 520 € qui ne doit pas obstruer le fait que 37 % des Ehpad publics ont indiqué rencontrer des difficultés de trésorerie courante.

 


La FHF fait en conséquence le constat que «le cadre de financement actuel, fruit d’une crise structurelle, est à bout de souffle», tout en rappelant qu’en 2019 les résultats financiers du secteur médico-social public étaient encore à l’équilibre.


L’une des principales causes de ces déficits repose sur les activités d’hébergement et de dépendance des établissements (moins pour les activités dédiées aux soins). En outre, est déploré la non-compensation des hausses de charge cumulées sur ces dernières années et la perspective de progression du niveau des cotisations CNRACL prévue sur les prochains exercices.

 

Conséquence directe, les Ehpad bloquent leurs processus de recrutement et que les projets d’investissement sont très fréquemment suspendus alors que le besoin de solution d’hébergement ne cesse d’augmenter.

 


«Il est encore temps d’agir, mais désormais il y a urgence à le faire». Pour opérer un tournant, la FHF avance ainsi cinq propositions «responsables». Celles-ci portent sur la demande de compensation intégrale des hausses de cotisations CNRACL, l’objectivation des écarts socio-fiscaux sur les charges assises sur les salaires et les prendre en compte dans le cadre des arbitrages de tarification, la demande de mise en place d’une ressource de financement pérenne dédiée, la restitution de la réserve prudentielle de la branche Autonomie ainsi que, le lancement des travaux sur la mise en œuvre d’une loi de programmation pluriannuelle sur le Grand Âge.


Car pour la fédération, «c’est un choix de société qui doit être opéré au moment où elle en a le plus besoin à la vue des défis qui se profilent».


Dans un communiqué commun, diffusé la semaine dernière , la trentaine d’associations, fédérations et unions du secteur médico-social représentant les secteurs du grand âge et du handicap (dont la FHF, le Synerpa, la FNFMF, la Fehap, APF France Handicap, la FNADEPA, etc) ont dénoncé ensemble la mise en réserve prudentielle de 241 Ms €, prévue dans le cadre de la circulaire budgétaire 2025 (dont les orientations ont récemment été présentées par le gouvernement).

 

Elles demandent dès lors, l’allocation intégrale des financements votés dans l’Ondam médico-social pour 2025, «sans gel ni transfert vers d’autres enveloppes» ; ainsi que la suppression du mécanisme de réserve prudentielle «ou, a minima, la restitution systématique des crédits gelés en fin d’année».

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