La grande menace de l’exil fiscal désamorcée par le Conseil d’analyse économique
L’augmentation de la fiscalité des très hauts patrimoines favorise-t-elle l’exil fiscal ? Pas vraiment, selon une étude publiée par le Conseil d’analyse économique et signée de six économistes français.
Leurs calculs suggèrent que, si la fiscalité du patrimoine a bien un effet significatif sur l’exil fiscal, cet effet est relativement modeste, (...) de l’ordre de 0,1 % à 0,2 % de la population totale des hauts patrimoines. De plus les effets sur l’activité économique à long terme demeurent faibles.
Ainsi, une réforme qui augmenterait le taux effectif d’imposition des 1 % de détenteurs de capital les plus riches de 5,2 points de pourcentage (soit 4 milliards d’euros de recette fiscale supplémentaire attendue) entraînerait, au plus, une perte de chiffre d’affaires pour l’économie française de 0,029 %.
Lutter contre l’optimisation fiscale
Les auteurs notent toutefois que d’autres effets, plus importants, peuvent découler d’une réforme sur la fiscalité des hauts patrimoines.
Des recherches, quoique peu nombreuses, révèlent en effet une augmentation des comportements d’optimisation sophistiqués chez les très hauts patrimoines, ainsi que l’utilisation généralisée des lacunes du système d’information et de contrôle des déclarations de patrimoine à des fins d’évasion fiscale.
Pour être efficace, on comprend qu’une réforme de la fiscalité devrait donc s’accompagner d’une meilleure lutte contre l’optimisation fiscale et de l’arrêt des suppressions d’emplois à la DGFIP.
Deux revendications portées de longue date par FO.
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Partage des richesses : plus que jamais nécessaire
Les indicateurs d’une économie toujours atone
Alors que la France traverse une grave crise politique, la consommation des ménages, moteur de la croissance, reste en berne. Elle a encore baissé de 0,3 % en juillet dernier, selon l’Insee.
Quant à l’emploi salarié, il a légèrement augmenté au deuxième trimestre 2025 (+ 0,2 %) après une quasi-stabilité au premier trimestre 2025 (- 0,1 %). L’emploi intérimaire connaît un léger réveil (+ 0,2 %) mais qui fait suite à neuf trimestres consécutifs de baisse. Il se situe encore loin (- 8,4 %) de son niveau d’avant la crise sanitaire.
Recul historique du niveau de vie
Côté salaires, les revalorisations seront moins élevées en 2025 que les années précédentes selon les prévisionnistes, du fait notamment d’un recul de l’inflation, à 0,9 % en août dernier selon l’Insee.
Or en 2023 et 2024, les hausses de salaire n’ont pas compensé la forte inflation, entraînant un recul historique du niveau de vie selon les économistes et alors même que les dividendes battent des records d’année en années (près de 100 milliards d’euros en France.
Dans ce contexte, les ménages qui le peuvent préfèrent, par sécurité, conforter leur épargne. Le niveau de celle-ci bat des records. Elle a encore progressé de 0,3 point au deuxième trimestre 2025, pour atteindre 18,9 % du revenu disponible brut.
Les revendications de FO d’une augmentation des salaires, d’un meilleur partage des richesses et d’une véritable justice sociale prennent tout leur sens à l’aube de la mobilisation interprofessionnelle du 18 septembre.