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17 / 01 / 2023 | 165 vues
Olivier Brunelle / Abonné
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Les agents de la DGFIP, condamnés depuis des décennies aux suppressions d’emploi à perpétuité refusent  maintenant de prendre deux ans ferme !

Sourd à l’opposition unanime des organisations syndicales de salariés et d’une grande majorité de français, le 10 janvier dernier le Gouvernement a annoncé les grandes lignes de son projet de réforme des retraites : l’âge légal de départ à la retraite serait progressivement porté à 64 ans à compter de la génération 1961 et la durée de cotisation passerait à 43 ans dès 2027 accélérant les effets de la réforme précédente.

 

Comme à chaque fois qu’un gouvernement souhaite modifier les paramètres du système de retraite dans un sens toujours plus défavorable aux salariés pour les faire travailler plus longtemps, il dresse un tableau sombre de la situation financière pour présenter une réforme comme « vitale » et indispensable pour empêcher la « faillite » des régimes. Cette dramatisation excessive prêterait à sourire si elle n’engageait pas les droits à la retraite de millions de salariés du public comme du privé.

 

Aucune projection sérieuse ne peut accréditer le spectre d’une faillite

 

A l’inverse des prévisions données par de nombreux économistes, le système de retraites a été excédentaire en 2021 et 2022 et l’estimation des déficits futurs pour les années à venir reste limitée, quand elle ne repose pas sur des projections fantaisistes.

 

Et si déficit il y a, il ne provient pas d’un dérapage des dépenses mais d’un manque de ressources, lié notamment aux mesures d’économies réalisées sur les salaires, entrainant logiquement une baisse des cotisations. Avec sa confédération, ses fédérations et l’ensemble des syndicats, notre syndicat  réaffirme avec force son opposition à ce projet de réforme injuste et infondé. Un tel projet conduirait à une dégradation des droits des salariés et à un allongement sans précédent de la durée d’activité.

 

Le recul de l’âge légal de départ est la mesure la plus injuste car elle va frapper tout particulièrement celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt, les plus précaires, dont l’espérance de vie est inférieure au reste de la population, et celles et ceux dont la pénibilité des métiers n’est pas reconnue. Elle va aggraver la précarité de celles et ceux qui ne sont déjà plus en emploi avant leur retraite, et accentuer les inégalités femmes-hommes.

 

Cette réforme viendra amplifier les effets d’une inflation qui grève lourdement le pouvoir d’achat sur fond de sobriété énergétique et d’ébriété en matière de distribution de dividende. Travailler plus pour gagner moins !

 

Il fait ainsi le choix de la brutalité et de l’injustice alors que d’autres possibilités de financement existent pour faire face aux évolutions démographiques.
 

De réforme en réforme, ce sont les droits de tous qui régressent au profit d’exonérations et d’aides sans conditions aux entreprises au nom d’une compétitivité jamais retrouvée.
 

Cette fuite en avant laisse les services publics et la cohésion nationale exsangues. Oubliée la première ligne, oublié le monde d’après. Tout doit continuer comme avant.
 

Les agents  de la DGFiP, sont  bien placés pour mesurer à la fois les effets d’une réduction aveugle, continue et dogmatique de la dépense publique, la rétractation du service public, la multiplication des dispositifs de soutien, le report vers les ménages des charges des entreprises et la détresse économique et sociale croissante de nos concitoyens.

 

Les agents de la DGFIP, condamnés depuis des décennies aux suppressions d’emploi (*) à perpétuité refusent  maintenant de prendre deux ans ferme !

 

(*) pour mémoire...

25.000 emplois supprimés depuis 2010 !

Sur le précédent quinquennat :7 fois plus de suppressions d’emplois que dans l’ensemble de la fonction publique d’Etat

En 2023...850 nouvelles suppressions d’emplois !

 

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