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14 / 02 / 2022 | 209 vues
Mireille Herriberry / Membre
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L’AFB va-t-elle enfin passer de la parole aux actes ?

L'exhortation pour l’AFB et les représentants patronaux du secteur bancaire français est liée aux intentions affichées en termes de dialogue social en 2021, pour que la montagne accouche finalement d’une souris (Jean de La Fontaine, si tu nous entends...). Ce constat pourrait s’appliquer à bien d’autres branches mais l'AFB décroche le titre pour l’année écoulée. Sur la période et à un rythme effréné, les commissions paritaires de la banque, les commissions paritaires nationales de l'emploi et divers groupes de travail se sont enchaînés pour bien peu de résultats et d’avancées.

 

Sur l’apprentissage, la volonté affichée est une politique dynamique puisque, selon les employeurs, le sujet de l’alternance est un enjeu important pour la branche mais quels sont les chiffres concrets ?

  • Le thème de la professionnalisation est en phase de proposition pour mise en place, reconversion, adaptation au poste etc. Quels sont les résultats ?
  • Pour le CDI d’opération, l’AFB veut avancer mais FO reste opposé à la mise en œuvre de ce type de contrat précaire et inapproprié dans notre secteur où 98 % des salariés sont en CDI.
  • Dans le cadre de l’accord sur la sécurité, FO s'oppose farouchement à toute possibilité d’ouvrir des agences bancaires d'une seule personne.
  • Par ailleurs, la question des incivilités paraît comme une priorité pour la sécurité du personnel bancaire.
  • Pour le thème du télétravail, l’AFB avait déclaré vouloir sortir de l’ANI au début des négociations et compléter par des déclinaisons de spécificités propres à la profession bancaire.


La réalité a été toute autre.


Certaines rédactions issues du texte national ne sont même pas reprises en tant que « socle de droits » pour améliorer en fonction de particularités. Pour nous, un texte sur le télétravail ne doit pas contenir de rédaction discriminante concernant l’éligibilité des métiers ou être un prétexte à insérer une notion d’obligation de résultats pour les salariés. Rappelons que les salariés en télétravail doivent bénéficier des mêmes droits que lorsqu’ils se trouvent sur place et que les coûts et équipements annexes doivent faire l’objet de prises en charge par l’employeur.

 

La NAO a purement et simplement été reportée à janvier 2022 afin de permettre à la représentation patronale d’avoir les coudées franches pour obtenir un mandat de négociation. Si, par « avoir les coudées franches », on entend laisser les entreprises terminer leurs négociations internes et ne toujours pas accepter de négocier en branche sur les salaires effectifs, nous ne serons peut-être de nouveau pas en position de signer quelque accord que ce soit. Pour mémoire, l’AFB s’était avancée sur d'ambitieuses propositions en 2020 pour 2021, lesquelles permettraient des avancées réelles sur le plan matériel pour les salariés… Il n’en a rien été.


Notre organisation syndicale a déjà revendiqué une augmentation générale des salaires et de fortes mesures pour l’amélioration du pouvoir d’achat des salariés des banques et sociétés financières. En effet, malgré les résultats historiques du secteur et l’investissement sans faille des salariés, les mesures salariales qui vont s’appliquer dans nombre d’établissements ne sont pas à la hauteur.

 

BNPP

  • Augmentation pérenne de 0,60 % avec un plancher de 280 €*/an, à partir du 1er avril 2022, pour les salariés gagnant moins de 80 000 €*/an.
  • Mesure sur abondement pour un versement dans l’épargne salariale de 360 € pour les premiers , 120 € versés (à partir du 1er janvier 2022).
  • Supplément d’intéressement de 300 à 800 € (en fonction de la rémunération).
  • Forfait de « mobilité durable » (expérimentation sur un an) de 240 € nets/an pour les salariés utilisant un vélo sur l’intégralité de leur trajet domicile/travail ; 120 € nets/an pour les salariés bénéficiant d’une participation sur leur abonnement de transport en commun et qui effectuent une partie de leur trajet en vélo et dans la limite de 600 €/an (indemnité versée mensuellement).

 

Société Générale

  • Augmentation générale de 0,7 % pour les salaires jusqu’à 55 000 €, effective à compter de janvier 2022 avec un montant plancher de 250 euros bruts.
  • Proposition de mise en place d’un supplément d’intéressement au titre de l’exercice 2021 permettant le versement d’une prime d’un montant de 500 €* par bénéficiaire.
  • Enveloppe spécifique de 3 millions d’euros consacrés à la suppression des écarts salariaux entre hommes et femmes. Le budget consacré aux augmentations individuelles en 2022 serait au minimum de 1,5 % de la masse salariale de Société Générale en France (SGPM).

 

Crédit Mutuel Alliance Fédérale (FO a signé)

  • 1 % d’augmentation générale (400 € de plancher).
  • 2 000 € de prime de pouvoir d’achat (versée avec le salaire de décembre 2021).
  • 900 € d’abondement au PEG (pour un versement volontaire de 300 €).

 

HSBC (FO a signé)

  • Augmentation générale de 1% pour les salaires* inférieurs à 50 000 € (plancher 300 €). 
  • Prime de pouvoir d’achat : 1 000 € nets non imposables pour les salaires* inférieurs à 35 000 €, 750 € nets non imposables pour les salaires* entre 35 000 et 57 221 €, 500 € bruts imposables pour les salaires* entre 57 221 et 80 000 €.
  • Abondement exceptionnel sur PEE de 400 €.
  • 250 000 € de mesures d'équité.

 

LCL (aucune organisation syndicale représentative n’a signé l’accord salarial)

  • Pas d’augmentation générale.
  • 1,5 % de la masse salariale pour mesures individuelles.
  • Création de minima par métier pour mise à niveau relativement au marché.
  • Revalorisation des minima catégoriels : 24 000 € technicien (au lieu de 21 500 €), 32 000 € cadre (au lieu de 31 000 €).
  • 500 000 € pour réduire les écarts salariaux.
  • Accord PEPA : 700 € uniquement pour les salaires* inférieurs à 28 000 €.

 

Nous verrons donc très vite si la partie patronale aura enfin la décence de venir à la négociation de branche avec un mandat digne de ce nom.

 

(*) Bruts.

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BNPP, Crédit Agricole, Société Générale…

Des milliards d'euros de résultats !

Des milliards de dividendes pour les actionnaires !

Mais, des miettes pour les salariés !

 

 

Les banques françaises viennent d'annoncer leurs bénéfices pour 2021, qualifiés de "records" "jamais vu", "extraordinaires", "historiques"… !

BNPP :                               9,5 Milliards d'euros

CREDIT AGRICOLE :       9,1 Milliards d'euros

SOCIETE GENERALE :     5,6 Milliards d’euros

 

Dans le même temps les négociations salariales sont closes pour la majorité, avec un constat tout autre : de 0,5 à 1% d’augmentation pour les plus généreux, et encore, pas pour tous les salariés !!!

 

Pour autant l'inflation 2021 constatée s'élève à 2,8% et pour 2022 après une prévision de début d'année à plus de 2,5%, on parle aujourd'hui de 3%, et d’une situation qui menace de durer dans le temps.

 

Selon les entreprises concernées, la perte de pouvoir d'achat depuis 5 ans est de plus de 3%.

 

Ces entreprises gagnent des milliards, mais la litanie reste la même, "l’avenir étant incertain" et l’on ne peut pas leur donner plus… il ne faut pas mettre les entreprises en danger !

 

De qui se moque-t-on ?

 

Ce sont bien les salariés qui créent la richesse de ces entreprises.

Ce sont bien les salariés qui sont restés sur le pont tout au long de la crise sanitaire.

 

Il apparait utile de préciser également que le secteur a affiché une certaine fierté d’être déclaré par les pouvoirs publics comme "secteur indispensable" à la Nation !

Et aujourd’hui les mêmes salariés de nos secteurs qui ont été encensés sont traités avec mépris !

 

Le Lobby Bancaire FBF, et les branches professionnelles doivent assumer la responsabilité collective qui est la leur et envoyer un signal fort aux salariés désabusés.

Il est non seulement question de reconnaissance mais aussi de partage ! Pour FO, il est indécent qu’avec ces "profits historiques", les augmentations ne le soient pas tout autant.

Résultats financiers Crédit Agricole : + 94% !


Les salariés en attente !


Le Crédit Agricole, comme les autres banques françaises, vient de publier ses résultats 2021.


Quelques chiffres significatifs :


‐ Résultat Net : 9,1 milliards d’euros, + 94,1%.
‐ Produit Net Bancaire (équivalent du Chiffre d’Affaires) : 36,82 milliards d’euros, + 9,6%.
‐ Coût du risque divisé par 2.
‐ Dividende porté à 1,05 € par titre, niveau plus vu depuis plus de 15 ans.


« Ces résultats sont excellents et sont finalement la traduction de nos résultats commerciaux » Dominique
LEFEBVRE Président du groupe CA.


Dans le même temps les négociations salaires se sont soldées par une décision unilatérale de la direction de 1% sur les seuls coefficients d’emploi.


Pourtant, les résultats commerciaux sont bien le fruit du travail des salariés.


Ce sont eux qui créent la richesse !


De qui se moque-t-on ?


Ça suffit !


Les salariés ne sont pas que des machines à produire de la richesse !


Entre 2017 et 2021 la perte de pouvoir d’achat est de 2,65%.


Pour 2022, après une inflation estimée à plus de 2,5%, on parle aujourd’hui de 3% et plus, avec une situation qui menace d’être durable.


Aujourd’hui les salariés sont humiliés face à un tel étalage de profits et un tel mépris devant ces résultats qui sont le fruit de leur investissement

Négociation Annuelle Obligatoire de la branche AFB


La proposition faite par la partie patronale de l’AFB lors de la réunion de négociation du 16 février est
loin de répondre aux propositions faites par les 5 organisations représentatives de la branche dans
leur courrier du 16 janvier dernier.

 

C’est même un véritable camouflet envers les salariés des banques. Alors que les 5 organisations demandaient principalement une augmentation générale de 3,2 %, la seule proposition salariale de la représentation patronale est une augmentation de 1,6 % des minima de branche... soit 2 000 salariés concernés sur 187 000.



Les 5 organisations ont unanimement demandé à la partie patronale de revoir sa copie, et se sont
résolues à interpeller les ministres du travail et de l’économie sur le sujet.



Pour FO Banques, la Branche doit aujourd’hui entendre le désarroi de milliers de salariés exclus des
mesures prises par les entreprises du secteur.



Le déclin du dialogue social, l’appauvrissement de la négociation et la politique salariale individuelle
imposée depuis de nombreuses années, creusent les inégalités, et participent fortement à la perte
d’attractivité de la profession.



Les demandes formulées appellent simplement au respect des femmes et des hommes de la
profession, qu’ils soient employés, techniciens ou cadres.



Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances,
Madame la Ministre du Travail,



Le 22 février 2022



Madame, Monsieur,


L’ensemble des organisations syndicales de la Branche AFB, CFDT, CFTC, CGT, FO et SNB
CFE/CGC vous interpellent, par la présente, dans le cadre du déroulement des Négociations
Annuelles Obligatoires sur les salaires.

Nous avons fait une demande commune pour obtenir, en priorité, une augmentation
générale des salaires de 3,2 %.

Cette demande se justifie par l’inflation constatée en 2021 et sur une année où les bénéfices
records des banques permettent de faire repartir les dividendes en flèche. Les salariés ont été en
première ligne pendant toute la crise sanitaire afin de continuer d’offrir un service à la clientèle et
ont permis la production de ces résultats excellents et historiques. Le secteur bancaire a été
fortement sollicité pour soutenir l’économie. Son activité a été jugée, à juste titre, essentielle.
Pourtant, ses salariés n’ont pas même été reconnus comme salariés de seconde ligne. Les
organisations syndicales souhaitent que la mobilisation sans faille des salariés des banques soit
légitimement reconnue.

Dans les banques, les politiques de rémunération sont depuis trop longtemps axées sur des
primes exceptionnelles, exonérées de cotisations sociales, et sur des augmentations individuelles qui
ne touchent pas plus de 20 % des salariés. Depuis de nombreuses années, ces pratiques ont ainsi
engendré une baisse du pouvoir d’achat des 8 % restant. Les NAO des entreprises sont loin d’être à
la hauteur et ne couvrent pas l’inflation.

Après 20 ans sans augmentation générale et plusieurs années sans accord salarial, nous
attendons de la branche AFB qu’elle témoigne sa reconnaissance à l’ensemble des salariés en
accordant des augmentations générales collectives, donc pérennes et garantes d’équité.

Nous pensions avoir été entendus par la délégation patronale, pourtant, le 16 février 2022,
lors de la Commission Paritaire de la Banque traitant des NAO, le président de l’AFB nous a proposé
les mesures suivantes : une revalorisation des minimas de branche, qui ne toucherait que 1,2 % des
salariés, et une mesure spécifique pour les cadres de plus de 50 ans, qui ne s’appliquerait qu’à une
poignée d’entre eux, la quasi‐totalité des salariés étant légèrement au‐dessus des minimas de leur
catégorie. Nous jugeons cette proposition provocante et indécente.

Le message envoyé par la branche AFB, en ne proposant aucune augmentation générale des
salaires, apparait comme la négation de l’engagement et des efforts fournis par les salariés. Il s’avère honteux au regard des profits historiques réalisés par les banques, qui ont bénéficié d’aides de la
part de l’État ces dernières années, et dont certaines dépensent des milliards d’euros pour racheter
leurs propres actions afin de faire grimper les cours et augmenter les dividendes des actionnaires.

De nombreuses voix, dans le gouvernement et au Medef, appellent les entreprises et les
branches à avoir des politiques salariales significatives et une juste rémunération de toutes les
parties prenantes. Les organisations syndicales de la branche constatent malheureusement que la
délégation patronale de l’AFB reste sourde à ces consignes.

Nous souhaitons donc que vous puissiez intervenir auprès de la direction de l’AFB pour que
cette branche joue enfin pleinement son rôle de régulation des pertes de pouvoir d’achat des salariés
de la profession bancaire et redistribue équitablement les bénéfices. L’intersyndicale attend une
proposition sérieuse et respectueuse des salariés, au travers d’augmentations générales des salaires.






Béatrice Lepagnol
Pour la CFDT
Diana Brajevic
Pour la CFTC
Mireille Herriberry
Pour FO
Frédéric Guyonnet
Pour le SNB
Anne Blanchet
Pour la CGT