Participatif
ACCÈS PUBLIC
08 / 04 / 2020 | 117 vues
Christine Fourage / Abonné
Articles : 5
Inscrit(e) le 29 / 03 / 2019

Continuité pédagogique dans l'enseignement privé indépendant

Les enseignants et formateurs ont eu à se débrouiller comme ils le pouvaient. Quelques établissements ont pris les mesures nécessaires pour mettre à disposition des plateformes de visioconférence. Charge aux salariés de s’auto-former à l’utilisation de ces techniques, et d’adapter leurs pédagogies et le suivi des apprenants à ce type d’outils. Les moins chanceux sont contraints d’utiliser des solutions de type Skype, Messenger, etc… On leur demande de porter la responsabilité de la connexion des stagiaires et étudiants et de veiller à ce que tous puissent se connecter.
 
Toutes les opérations nécessaires à cette adaptation sont du temps de travail qui doit être comptabilisé comme tel. Cette demande est exorbitante : il appartient aux employeurs, comme il a été vu précédemment, d’apporter les solutions techniques pour que l’acte pédagogique puisse se dérouler en fournissant à tous (professionnels comme apprenants) les outils adaptés.
 

Télétravail et droit à l’image
 

Certaines directions exigent des enseignants et formateurs qu’ils se filment pour diffuser la séquence pédagogique aux apprenants n’ayant pas pu se connecter, d’autres diffusent directement les séances sur internet ou les réseaux sociaux, quelques rappels sont nécessaires pour garantir le droit à l’image de tout un chacun.
 
Par principe, le droit à l'image est lié au droit au respect de la vie privée.
 
Ainsi, il est nécessaire d'avoir l’accord écrit du salarié pour utiliser son image (diffusion, publication, reproduction ou commercialisation). L'image peut être une photo ou une vidéo sur laquelle il est identifiable. L'image peut être diffusée via la presse, la télévision, un site internet, un réseau social...
 
Pour diffuser l’image d’un salarié sur internet ou les réseaux sociaux, l’employeur doit obtenir au préalable son accord. L’accord doit être précis, le salarié soit savoir sur quel support est diffusé l’image, dans quel objectif et pour combien de temps. Son accord est nécessaire si son image est réutilisée dans un but différent de la première diffusion.
 
Références :
 

 

Et quand la continuité pédagogique devient problématique
 

Dans les écoles d'art (publiques ou privés), certains modèles vivants sont sommés de continuer à poser par visio-conférence. On imagine très bien les conséquences pour la vie privée de ces salariés, si les séances se retrouvaient "malencontreusement" sur internet et les réseaux sociaux.
 

Il y a bien là une impossibilité de continuité pédagogique, impossibilité qui a pu se traduire par l'annulation pure et simple des contrats de travail des modèles qui les précarisent encore plus. Rappelons qu'ils sont très fréquemment multi-employeurs avec des temps très partiels.

Le SNPEFP-CGT s'interroge. Pourquoi préférer la rupture du contrat de travail (illégale) plutôt que la mise en chômage partiel ? Pourquoi fragiliser les plus fragiles. Nous allons interpeler dans les prochains jours les employeurs de l'enseignement privé indépendant pour que cessent de telles pratiques

 

Continuité pédagogique et propriété intellectuelle
 

La question de la propriété intellectuelle dans le cas de rediffusion de séquences pédagogiques avec l’autorisation (et à plus forte raison sans l’autorisation des salariés), se pose sans qu’il soit aisé de la trancher.
 
Si la propriété intellectuelle est plus facilement reconnue aux enseignants du supérieur, elle connaît des restrictions dans le primaire et le secondaire et dans le cadre de la formation.
 
Cela dépendra de l’innovation pédagogique, de l’autonomie et de la capacité à se détacher d’un programme, de la liberté dont jouit ou non le professionnel de concevoir ses supports pédagogiques et apports conceptuels et théoriques.
 
A cet égard, la consultation des sites suivants peut être utile :
Pas encore de commentaires