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23 / 01 / 2020 | 1246 vues
albert papadacci / Membre
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Témoignage sur les effets pervers de la mensualisation de la prime du 13e mois chez Korian

Des salariés nous ont appelés pour savoir qui a signé l'accord NAO 2019 (UNSA, CFDT et FO) car, dans nos métiers, nous voyons beaucoup de femmes seules perdre leur prime d’activité avec la mensualisation de la prime de 13e mois. 


Contrairement aux affirmations mensongères et diffamatoires de certaines organisations syndicales signataires de l'accord, la direction n’a jamais menacé la suppression de la prime de 13e mois si on refusait la mensualisation.
 

Le témoignage en forme de lettre ouverte de Sarah Martin, déléguée syndicale (titulaire CSE et CSSCT) et mère de trois enfants, employée chez Korian depuis dix ans, à Val-du-Fenouillet (83).

 

Madame la directrice de Korian,
Mesdames et Messieurs les directeurs de région,
Mesdames et Messieurs, mandatés par leurs fédérations syndicales respectives,

 

Je vous fais cette lettre ouverte que je vais communiquer à tous les établissements, pour que chacun puisse prendre la mesure et les conséquences de ce qui est censé être un « accord » en faveur des salariés.
 

Je suis salariée chez vous depuis dix ans, seule avec mes trois enfants à charge. Je vous mets mon salaire annuel de 2018 et mon salaire annuel de 2019 en pièces jointes.
 

Malheureusement, mon salaire étant misérable, comme tous les para-médico, je suis obligée de devoir faire des demandes d’aides sociales au vu de mes charges. Pour les revenus indécents, il existe une prime d’activité qui pallie le manque de l’employeur envers ses salariés, dans l’attente de pouvoir fournir des salaires dignes du travail effectué au vu des dividendes engendrées par ce travail.
 

Alors, je me permets d'également vous joindre, à titre personnel, mes décomptes de la CAF de septembre 2019, où nous étions encore sur une prime de 13e mois, et le décompte de janvier qui prend votre mensualisation de cette prime en compte.
 

Comme vous pouvez le constater dans les documents, ma prime d’activité baisse de 130 euros et allocation logement pour un HLM de 57 euros, soit une perte totale de mon pouvoir d’achat de 187 euros par mois, soit une perte annuelle de 2 244 euros. Mais en regardant bien mon revenu imposable entre les deux années, il n’a pas changé.
 

Donc vous me faites perdre 2 244 euros par an avec un accord qui est censé favoriser les salariés.
 

Dans mon cas, famille mono-parentale, mon pouvoir d’achat diminue. Donc je vous demande de bien vouloir me rétablir le paiement biannuel de mon 13e mois et non ce subterfuge qui met ma famille en difficulté.
 

Je demande également aux organisations syndicales qui ont signé cet arrêt de mort pour les salariés les plus fragilisés de dénoncer leur signature.
 

Dans l’attente de votre retour, recevez, Mesdames et Messieurs, mes salutations.

 

Témoignage édifiant qui prouve ce que la CGT Korian dénonce depuis des mois.
 

Ce témoignage prouve aussi la connivence de l’entreprise à la politique ultra-libérale et capitaliste d'Emmanuel Macron, qui permet à ce gouvernement d’économiser encore plus d’argent sur le dos des salariés précaires.
 

Cela s'est traduit lors d’un échange entre la direction générale et les élus CGT à l'occasion du CE EHPAD nord Korian du 19 novembre 2019...
 

CGT : Des salariés nous ont appelés pour savoir qui avait signé cet accord car, dans nos métiers, nous voyons beaucoup de femmes seules perdre leur prime d’activité avec ce passage vers la mensualisation.
 

Direction générale : Notre objectif est de donner du pouvoir d’achat aux salariés ce qui, parallèlement, invite de potentiels candidats à nous rejoindre. Il est clair que Korian ne saurait négocier des accords en fonction des aides publiques potentielles.
 

CGT : Korian nous indique que son ambition est d’augmenter notre pouvoir d’achat. Or, ce dernier n’a pas évolué, d’autant plus que les collaborateurs qui disposaient d’aides n’en bénéficient plus autant, voire plus du tout. Pour finir, les collaborateurs perdent du pouvoir d’achat.

 

Direction générale : Il n’est pas possible de vivre d’assistanat en profitant de la CMU et en travaillant à temps partiel. Il s’agit là d’une problématique structurelle très française. 

 

CGT : Il est inadmissible d’entendre le terme « d’assistanat » pour le personnel qui travaille vertueusement et a besoin de ces aides.

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