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13 / 06 / 2018 | 12 vues
Observateur Social / Membre
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L’inexorable chute de la CGT

La CGT a été le premier syndicat en France. Encore majoritaire au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale, elle vient de se faire dépasser par la CFDT. Celle-ci a su s’adapter, pas la CGT.

Cinq raisons à cela...

  • Les dirigeants de syndicats, unions départementales et fédérales, sont en grande majorité des salariés non diplômés. Ce sont souvent des hommes âgés, issus de métiers masculins. Ils n’utilisent pas la sémantique moderne ayant cours dans les entreprises du privé. Les générations plus jeunes, habituées au logos utilisé par les managers du privé, n’utilisent pas le même langage que les dirigeants syndicaux. L’archaïsme ressenti des termes et phrasés déteignent sur le fond.
  • Le message syndical est porté par des discours modelés par le parti qui a dominé ce syndicat. La perte d’influence de ce dernier est aussi associé à sa ringardise. L’unicité politique de pensée n’aide pas à créer un sentiment de confiance.
  • Les dirigeants syndicaux ont acquis un statut social plus valorisant que celui de leur unique métier d’origine. Passer la main et revenir travailler provoque leur angoisse car ce serait pour beaucoup une chute et une perte de statut social.
  • La CGT répugne à utiliser certains outils juridiques, préférant l’action collective, à l’exemple des ouvriers du XXe siècle. La confédération CGT a pourtant assez d’argent (la fameuse cagnotte) pour lancer des actions de conquête et de représailles. Ce qui fait dire aux salariés les plus en verve que la CGT n’est plus offensive. Et la voilà débordée par sa gauche.

  • Cette fameuse cagnotte de plusieurs centaines de millions d’euros n’est jamais utilisée pour soutenir les grévistes syndiqués. Ces derniers se retrouvent à mendier sur des sites de financement solidaires, pour obtenir des sommes de compensation ridicules. Ce ne sont ni les syndicats, ni les grévistes qui ont initié cette caisse de grève mais des personnes extérieures à la CGT (Christophe Alévêque, Yvan Le Bolloc’h, Benoît Delepine…).  La cagnotte de la CGT confédérale ne sert qu’à assurer la survie de la bureaucratie. Les grévistes, syndiqués, se retrouvent comme les dindons de la farce.

Il faut juste attendre le renouvellement de générations. Une fois que les directions des syndicats CGT seront à l’image des salariés (plus jeunes, plus instruits et diplômés et plus divers politiquement), alors seulement la CGT évoluera.

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