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17 / 01 / 2018 | 20 vues
Dominique Delpouy / Abonné
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Emploi : la Société Générale en pleine décroissance

La direction de la Société Générale recourra-t-elle ou non à la rupture conventionnelle collective ? Les organisations syndicales en sauront bientôt un peu plus. La direction de la banque souhaite rajuster son plan stratégique et les négociations devraient débuter le 19 janvier 2018. Entre 2016 et 2020, la banque française a programmé la suppression de 3 450 emplois. Compte tenu des départs qui ont déjà eu lieu, 2 135 postes sont encore sur la sellette.

À la Société Générale, on passe de la mobilité interne à la rupture conventionnelle collective en quelques mois. « Opportunisme ? », s’interroge le syndicat FO de la Société Générale. Pour le moment, aucune mesure d’accompagnement au départ n’est encore prévue. Après une grève en mars 2016, les salariés de six pôles de services administratif avaient obtenu un dispositif il y a un an et demi.

Deux séances de négociations sont prévues. La première est programmée pour le 19 janvier 2018 et la second pour début février. Les organisations syndicales pourraient travailler sur deux accords : un texte concernerait la question de la rupture conventionnelle collective ; le second, la formation et la mobilité.

1,1 milliard d’euros d’économies

Intitulé « transform to grow » (c’est-à-dire « transformer pour croître »), le plan 2018-2020 déployé par la banque française prévoit notamment des fermetures d’agences, des suppressions de postes ainsi que des cessions d’actifs. Le nouveau plan d’économies est évalué à 1,1 milliard d’euros à l’horizon 2020.

La banque souhaite automatiser 80 % des opérations effectuées en back-office comme le traitement des chèques ou le remplissage de dossier de crédit. Fin novembre 2017, la Société Générale a ajouté 900 suppressions de postes aux 2 550 déjà annoncées début 2016.

Cette addition porte le nombre total de suppressions à 3 450 entre 2016 et 2020, soit près de 9 % des effectifs de banque de détail en France du groupe. Certains postes ayant déjà disparu, 2 135 emplois sont aujourd'hui sur la sellette. Le réseau disséminé sur le territoire français passera de 2 000 agences à 1 700 dans deux ans. Le nombre de plates-formes de back-office diminuera de 20 à 14.

Numérisation et nouvelles pratiques des clients

La direction justifie les fermetures d’agence par la numérisation des services et par le fait qu’il y a de moins en moins de clients aux guichets, résume Henri Vernant, secrétaire adjoint du syndicat FO de la Société Générale. Frédéric Oudéa, directeur général de la banque, a déjà indiqué que les réductions d’effectifs prendront la forme de mobilité interne, de départs naturels et de départs volontaires.

La rupture conventionnelle collective évoquée par la direction en décembre 2017 est-elle basée sur le volontariat ? Non, répond le militant FO. Concrètement, certains salariés n’ont pas d’autre choix que la démission ou la prime. Il est logique qu’ils choisissent la prime. Henri Vernant évoque également ceux qui vivent en province et qui n’auront d’autre choix que de travailler à 250 km de chez eux. La plupart ne pourront pas suivre, prévient-t-il.

Quatre plans d’économies depuis 2012

Depuis 2012, la banque française en est à son quatrième plan d’économies pour un total de plus de trois milliards d’euros. Entre 2012 et 2015, le plan s’élevait à 900 millions d’économies, entre 2015 et 2017, à 850 millions, en 2017 à 220 millions. La Société Générale est implantée dans 66 pays où elle compte 146 000 salariés. En 2016, elle a dégagé un bénéfice net de 3,87 milliards d’euros.

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