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20 / 09 / 2013 | 18 vues
Didier Cozin / Membre
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En formation professionnelle, les caisses sont désormais vides

Les uns après les autres, les OPCA coupent les financements des formations depuis cet été (ou même depuis le mois de mai pour certains).

De mémoire de responsable formation ou DRH, ce n'était encore jamais arrivé.

Dans les services formation, on constate qu'il n'y a plus d'argent ni pour la professionnalisation, ni pour les DIF, ni pour le tutorat, ni même pour les plans de formation. L'année prochaine ne s'annonce pas meilleure avec des entreprises qui décident souvent de limiter leur budget formation au strict minimum légal de 1,6 %.

La situation de la formation en France est devenue périlleuse.
  • Une crise économique sans précédent (depuis 1929) qui pourrait durer une décennie
  • un système de production en panne.
  • Des centaines de milliers de personnes perdant leur emploi (peut être 300 000 cette année).
  • Des salariés qui n'en peuvent plus (+ 18 % d'absentéisme dans le privé depuis 2 ans).
Des partenaires sociaux qui, après une pause estivale de trois mois, devraient trouver les solutions pour tout à la fois :

  • former les 2 millions de chômeurs de longue durée (qui va les former et avec quel argent, le mystère reste entier) ;
  • former 2 millions de jeunes sans emploi, sans éducation ni formation (les NEET) ;
  • former les 2 millions de salariés non qualifiés ou illettrés ;
  • former les précaires (intérimaires, CDD, saisonniers, intermittents...) et les travailleurs indépendants (une femme de ménage qui compte par exemple 5 ou 10 employeurs par semaine est dans l'incapacité de se former).
Le tout reposant désormais sur un compte personnel de formation dont personne ne peut garantir qu'il fonctionnera avant des années et dont le financement reste introuvable (1 milliard d'heures de DIF ont été cumulées dans le secteur privé, 600 millions dans la fonction publique, la Cour des Comptes calculait en 2009 que la note totale à payer serait de 77 milliards pour les formations du seul secteur privé).

La solution ne serait-elle pas de faire amende honorable, de cesser de nous rabattre les oreilles avec une nouvelle et improbable réforme de la formation professionnelle (la 3ème du genre en dix ans !) et de commencer par faire le vrai et seul travail indispensable pour notre pays : celui de la réforme de l'État et de l'Éducation nationale ? La formation professionnelle ne pourra pas rattraper tous les ratés de l'Éducation nationale.

Le risque avec le compte personnel de formation et la réforme en cours est aussi que l’État fasse main basse sur les fonds de formation des entreprises (cf article paru lundi 16 septembre sur Miroir Social)

Les entreprises du secteur concurrentiel ont besoin de leurs fonds pour former leurs salariés, c'est à l'État de trouver des financements et de former les chômeurs avec l’aide des régions, ce n’est pas aux entreprises de payer une fois de plus pour le social du pays.

Le DIF fête ses 10 ans aujourd’hui (il est né le 20 septembre 2003), il a encore la capacité de renouveler la formation en France et nous tenterons de le démontrer dans une série de 3 articles à paraître à partir de la semaine prochaine sur Miroir Social.

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Merci de dire haut et fort ce que nous pensons tous. Mais les caisses sont elles vraiment vides ou les OPCAS ne sont ils pas entrain de bloquer la machine trop d' incertitudes sur leur sort. Pour la mise en coupe réglée de l’état sur la FPC c'est déjà en partie le cas, commencé sous Sarkozy ceci continu joyeusement avec l'utilisation du FPSPP comme vache à lait pour former les chômeurs avec des appels à projets des OPCAS souvent nébuleux. loin des préoccupations des Entreprises cotisantes. Pour les OPCAS interpro dans les outremers c'est encore pire Pour ma part je vois arriver l'acte 3 de la décentralisation, avec la part du lion pour les Régions c'est déjà pas brillantissime en ce moment qu'en sera t il demain avec les délits de copinages avérés, les financements fléchés vers les AFPAS et les GRETAS des AFPAS transformées en SPL donc plus soumis aux appels d'offres un vrai bonheur. Il reste plus qu'a supprimer les OPCAS donner la collecte aux URSSAAF qui collecterons par Branches professionnelles le décaissement se faisant sur Ordre des Régions les priorités étant déterminées par des observatoire Régionaux type CARIF-OREF, la mutualisation toujours présente mais uniquement pilotée par les Régions en fonction des activités ayant le plus besoin sur des publics de leur choix. Régions de droite ou de gauche au garde à vous des directives nationales et il en est fini du paritarisme dans la formation Professionnelle il en est fini pour l'entreprise du choix de son organisme de formation fermé le ban