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10 / 07 / 2013 | 16 vues
Nora Ansell-Salles / Abonné
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La MGEFI ne prend pas les RPS à la légère : « Partager un vocabulaire commun pour mieux comprendre et agir ensemble »

Quels sont les risques psychosociaux ? Quelles actions au sein de la MGEFI ? Quels acteurs ? Quel droit d’expression ? Les RPS sont bien présents et nous devons agir ensemble pour les détecter et mettre en place des actions correctives.

Dans le cadre de sa politique de prévention des risques psychosociaux, la MGEFI a organisé le 28 juin dernier, pour ses collaborateurs, en association avec le CHSCT et la médecine du travail une journée de sensibilisation. À l’occasion de cette journée, la direction des ressources humaines qui, dans le cadre de son plan d’action, s’est engagée dans la promotion d’outils de prévention, a présenté et remis à l’ensemble du personnel les supports réalisés en collaboration avec le service communication : « le stress au travail, savoir l'identifier et réagir » ; « harcèlement et violence au travail » ; « manuel du mieux-être au travail ».

  • Une table ronde

« Partager un vocabulaire commun, pour mieux comprendre et agir ensemble » dont l’objectif principal était de répondre aux interrogations des collaborateurs, et des « ateliers de sophrologie » animés par Stéphanie Renaudin et Homeyra Kaniuk, sophrologues spécialisées en bien-être au travail.

Antoine Catinchi, directeur général de la MGEFI a introduit la journée en mettant en avant l'un des rôles de l’employeur, qui est de protéger la santé physique et mentale des travailleurs : « La direction générale de la MGEFI a fait de la prévention des RPS un axe fort en intégrant le lien entre bien-être au travail et efficacité professionnelle ».


Serge Brichet, président de la MGEFI a rappelé l’implication de la présidence dans cette prévention également et ce, depuis la création de la MGEFI : « à chaque étape du développement de la mutuelle, la dimension de bien-être au travail a été prise en compte et continuera de l’être ».

Basma Déon, directrice des ressources humaines de la MGEFI a présenté les objectifs de cette journée, qui étaient de sensibiliser aux thématiques de RPS, pour comprendre ce que recouvre cette notion et partager un langage commun : « Il est important d’être en capacité de mettre des mots derrière ce que l’on ressent ou encore d’être en mesure d’identifier des signaux d’alerte chez autrui ».

Noémie Top, psychologue du travail chargée de prévention au sein de la MGEFI a, pour sa part, insisté sur l’importance de l’intérêt porté aux RPS : « Si l’on s’intéresse aux RPS aujourd’hui, c’est parce que les problèmes de santé au travail se sont généralisés. De plus, on note une forte médiatisation de cette problématique, mais aussi une évolution du contexte réglementaire rendant la prévention des risques pour la santé mentale et physique obligatoire pour l’employeur. Ces éléments sont appuyés par des discours d’experts mettant en avant des effets avérés des RPS sur la santé des travailleurs mais également sur l’efficacité professionnelle. Finalement, un lien est reconnu entre bien-être au travail et performances, d’où une préoccupation grandissante pour cette problématique. Soulignons que le travail est devenu plus exigeant au regard de plusieurs critères : en termes de gestion du changement, de charge mentale accrue, concernant les perspectives d’avenir ou encore par rapport à l’absence de soutien social et à l’individualisation du travail ».

Prévention des RPS et acteurs impliqués

Noémie Top a expliqué le but des démarches de prévention, qui permettent d’identifier les facteurs pouvant augmenter la probabilité d’apparition de situations à risques pour la santé physique et mentale des travailleurs, afin d’agir en conséquence : « La finalité est de réduire les tensions, de les réguler en cherchant les causes dans l’organisation du travail. Trois niveaux de prévention existent : la prévention tertiaire, dans une logique de réparation, de prise en charge à court terme des individus montrant des signes d’alerte. La prévention secondaire, pour doter les salariés d’outils afin qu’ils puissent reconnaître les agents stressants, notamment à leur présence, en formant à la reconnaissance des signaux et en proposant des techniques pour y faire face. La prévention primaire, qui consiste à éliminer ou à défaut réduire au maximum les sources de stress et trouver des moyens à long terme pour remédier aux tensions ».

Au sein de la MGEFI, plusieurs actions et dispositifs ont d’ailleurs été déployés, comme l’a rappelé Basma Déon :

  • l’identification des risques par emploi-repère en 2008,
  • la passation de deux questionnaires en 2010 et 2012 pour identifier les points problématiques,
  • la mise en place de deux plans de prévention,
  • la formation des managers,
  • l’intervention de deux psychologues du travail,
  • la constitution d’une charte des bonnes relations humaines au travail
  • une campagne de sensibilisation et d’information,
  • une réflexion sur l’organisation du travail et les effets possibles suite aux réorganisations en termes de QVT,
  • des actions de veille pour observer l’évolution de la santé mentale des salariés.

Un réseau d’acteurs est impliqué dans la prévention des RPS : la direction, les managers, les acteurs RH, le CHSCT (avec une intervention de la secrétaire, Marie-Line Prosper), le médecin du travail (Dr Véronique Poulet), les autres IRP et la CRAMIF. Afin de repréciser leurs rôles, ces acteurs se sont présentés et ont expliqué les actions qu’ils pouvaient mener dans le cadre de la démarche de prévention des RPS et de prise en charge des salariés.

Intervention de la CRAMIF

Fabien Gille, animateur du pôle risques psychosociaux CRAMIF a brossé une présentation théorique des RPS.

Il a défini les RPS et certains troubles psychosociaux (stress, harcèlement moral et pratiques organisationnelles pathogènes), a expliqué les mécanismes liés au stress : phase d’alarme, de résistance et épuisement ; différenciation stress aigu/stress chronique, puis il a rappelé les facteurs susceptibles d’entraîner l’apparition de troubles psychosociaux (facteurs de RPS : intensité du travail, exigences émotionnelles, autonomie, rapports sociaux au travail, conflits de valeur, insécurité de la situation de travail).

Il a par ailleurs cité quelques précautions à prendre lorsque l’on doit gérer un individu en souffrance : « pas d’intervention publique, ne pas rechercher de responsable, aider à faire exprimer la situation, recentrer la discussion sur le travail réel et les difficultés, rassurer et aider à sortir de l’isolement, donner du temps et de l’écoute ».

Fabien Gille a insisté sur l’importance de la prise en charge urgente des individus montrant des signes alarmant. Dans cette optique, un processus d’alerte a été proposé, notamment en envisageant de former des « sauveteurs secouristes du travail » ; en appuyant l’importance du médecin du travail, capable de réorienter vers un centre spécialisé ; en mettant en évidence la nécessité de se tourner vers les représentants du personnel et plus particulièrement le CHSCT ; en insistant sur les procédures d’alerte mises en place et à appliquer ; en soulignant le rôle de chacun, en tant que collègue ou supérieur, concernant l’écoute et le repérage de personnes susceptibles d’être en souffrance.

Une partie de la matinée a été consacrée au rôle de l’encadrant dans la prévention des RPS et dans l’amélioration de la QVT, notamment en favorisant la remontée des informations ou encore en prenant en compte l'effet social et humain des changements.

Le droit d’expression

Antoine Catinchi est intervenu afin de conforter la place du droit d’expression au sein de la MGEFI. L’objectif ici était de redéfinir les modalités du droit d’expression en mettant en avant son importance dans le cadre de la prévention des RPS. C’est un dispositif d’expression collective à mettre en œuvre une fois par semestre (par service ou fraction de service), sans la hiérarchie et dont le contenu est précis. En effet, les sujets relevant du droit d’expression sont les conditions d’exercice et l’organisation du travail. Une dimension de qualité de vie au travail a été ajoutée, afin de permettre la remontée d’informations et d’envisager des actions visant la préservation du bien-être des salariés. Ceux-ci peuvent ainsi s’exprimer librement sans sanction et la direction s’engage à répondre aux demandes ou propositions faites dans un délai d’un mois. Il a acté que la prévention des RPS serait de manière systématique un thème à aborder lors des groupes d’expression : « La priorité aujourd’hui est de redynamiser ce dispositif puisque des difficultés d’animation et de centrage autour des sujets relevant bien du droit d’expression ont été observées, la solution la plus appropriée est de former des animateurs ». Un appel à candidatures a été lancé. Ainsi, ceux-ci seront à même de recentrer le débat autour de sujets pertinents, de solliciter l’expression de chacun afin d’aboutir à une réflexion éclairée et à des pistes de solutions pertinentes.

Débat

La table ronde s’est conclue par un débat ouvert à l’ensemble des participants qui ont pu s’exprimer librement, en dehors de la présence des représentants de la direction, exception faite de la DRH : dont la présence illustrait le fruit d’un travail avec le CHSCT, en effet les acteurs RH sont les relais de l’expression des salariés auprès de la direction, sur cette thématique notamment.

Les collaborateurs ont librement exprimé à « bâtons rompus » leurs attentes, revendications, et ont fait un certains nombres de suggestions et de demandes.

Les principales interventions


Fabien Gille a souligné qu'« un éclatement des collectifs de travail et une diminution des relations interpersonnelles sont observés avec l’usage des NTIC : le droit d’expression, en permettant une expression collective, est important pour réactiver cette dimension de collectif de travail ».

Le Dr  Véronique Poulet a expliqué certains indicateurs objectifs de mal-être (nombre de visites spontanées chez le médecin du travail en augmentation). Elle a rappelé qu’elle est soumise au secret médical.

Fabien Gille
a enfin rappelé que les RPS, s’ils dépendent d’une perception et d’un ressenti, ne doivent pourtant pas se situer dans une sphère individuelle mais être mis en relation avec le travail même et avec certaines situations objectives : « Avant de chercher des solutions, il est important de poser concrètement le problème : une analyse du travail et une mise en discussion de celui-ci est primordiale. De plus, il ne sert à rien de chercher un responsable. Par ailleurs, le Code du travail pousse à travailler sur de la question de l’organisation et des conditions du travail ».

Ateliers de sophrologie

Animés par deux sophrologues, ces ateliers de 30 minutes (6 groupes de 15 personnes), particulièrement appréciés des participants, ont conclu la journée. Leur objectif était de présenter aux collaborateurs de la mutuelle, intéressés des « clefs » pour lutter de façon simple et efficace contre les signes de stress : en gérant sa respiration, son relâchement musculaire...

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Comme sophrologue, je suis heureuse de voir que la MGEFI n'on seulement s'intéresse à ce sujet préoccupant, mais également s'ouvre à la sophrologie. Trop peu d'organismes, et même d'entreprises, font ce pas décisif. Je crois qu'une reconnaissance de notre activité par l'état simplifierait les choses, mais, en attendant, les syndicats de sophrologues, comme le SSP (http://www.syndicat-sophrologues.fr), restent certainement le meilleur moyen pour tous de trouver un sophrologue professionnel proche de chez soi ou de son entreprise. J'espère que cette expérience se multipliera et, si vous cherchez des partenaires en région, je vous accompagnerai avec plaisir. Sabine PERNET - Sophrologue Http://www.relaxationdynamique.fr