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13 / 02 / 2013 | 10 vues
Laurent Capella / Membre
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J'ai mal à mes syndicats !

Beaucoup d'entre nous avons été excédés par une nouvelle grève dans l'enseignement. Alors osons parler sans tabou.

  • Le premier syndicat de l'enseignement est la FSU (41 %).
  • Le deuxième syndicat dans l'enseignement est l'UNSA (21 %).
  • Puis CFDT (10 %), FO (10 %), la CGT (6 %) et solidaires (5 %).

Je suis à l'UNSA mais dans le privé. Je ne suis pas dans l'éducation, je ne suis absolument pas politiquement engagé et ma parole est complètement libre.
Je suis réputé pour ne pas tenir de langue de bois, quitte à être carrément politiquement incorrect. Hélas, parfois même beaucoup trop.

  • La FSU a déclenché une grève le 12 février car elle avait besoin de motiver ses troupes pour son congrès national qui se tient toute cette semaine (du 11 au 15 février) > congrès FSU.
  • C'est un secret de polichinelle. Cela fait des semaines que tout le monde le sait (y compris les journalistes).
  • Cette grève était aussi soutenue par SUD-solidaires, CGT et FO. Mais, là, rien à dire

Le droit de grève est un droit constitutionnel qui a servi de nombreuses fois à de nobles causes et a largement contribué à notre statut social.

Depuis sa création il y a vingt ans, l'UNSA n'a jamais hésité à y recourrir lorsque c'était nécessaire.

Mais l'abus du droit de grève dans les services publics et la prise en otage trop systématique du peuple français est la plaie du syndicalisme français.

Dans ces moments là, comme dans d'autres moments difficiles de ma carrière syndicale, j'essaye de me souvenir de mon credo syndical pour me rappeler la noblesse des fondements de l'action syndicale : « J'ai un hobby, j'ai une passion c'est le syndicalisme et le syndicalisme, c'est la passion des autres ».

Le syndicalisme, ce n'est vraiment pas ça !

Ca n'est pas du tout ce que l'on voit la plupart du temps à la télé.
La preuve, c'est qu'à la télé on n'entend que la position des grévistes.
Mais si cela vous intéresse, vous pouvez lire la position beaucoup plus progressiste de l'UNSA > le SE-Unsa n’appelle pas à la grève nationale.

Cette réforme pose de gros problèmes. Et alors ? Avançons, bon sang !

J'aime beaucoup ce qu'a écrit Nadège (qui est enseignante) sur sa page facebook ; elle est au service communication de l'UNSA et reprend la communication nationale UNSA : « Pourquoi je ne fais pas grève aujourd'hui ?

Parce que je suis :

  • pour la reconstruction de la formation des maîtres via les ESPE (écoles supérieures du professorat de l’éducation) ;
  • pour la création programmée de 60 000 postes et la priorité au primaire ;
  • pour le socle commun et l’articulation de l’école primaire et du collège ;
  • pour la scolarisation des moins de 3 ans dans des conditions d’accueil favorables ;
  • pour le « plus de maîtres que de classes », qui permet de nouvelles approches pédagogiques ;
  • pour l’élaboration de nouveaux programmes, conduite par le futur Conseil supérieur des programmes, en concertation avec les enseignants.

Faire grève aujourd'hui, c'est faire grève contre tous ces points. Le statu quo non merci ! »

La seule approche efficace sur le long terme est celle de l’équilibre entre le dialogue volontariste et le rapport de force, hélas trop souvent nécessaire dans nos sociétés. Comme l'a dit Luc Bérille (secrétaire national de l'UNSA), il faut éviter le non par principe et le oui par habitude.

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