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28 / 09 / 2012 | 6 vues
Anne Saulnier / Membre
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Dialogue & Solidarité pour mieux prendre en compte le deuil des salariés dans les entreprises

Dialogue & Solidarité, l’association fondée par l’OCIRP il y a plus de 15 ans, a mis en place un réseau pour accompagner les personnes touchées par le deuil d’un conjoint, d’un concubin ou d’un partenaire de PaCS. Deux espaces d’accueil sont ouverts en Île-de-France et dix en régions, grâce à un partenariat avec les CIDFF (Centres d’information des droits des femmes et des familles).

« C’est une période qui n’est pas la plus compatible avec les exigences de la performance professionnelle » « Au total, un réseau d’une douzaine de psychologues, conseillers conjugaux et familiaux et de bénévoles formés à l’accompagnement du deuil répond chaque année à près de 2 000 appels, accueille en entretiens individuels près de 900 personnes et organise des groupes de paroles. Après un entretien individuel, c’est avant tout la dimension collective de l’échange que nous privilégions au travers des groupes de parole », explique Sylvie Pinquier-Bahda, directrice de la communication, de l’action sociale et de la fondation d’entreprise OCIRP.

  • Parmi les milliers de veufs accompagnés par l’association depuis 15 ans, une grande partie est constituée de salariés. Si le travail peut contribuer à aider en permettant de penser à autre chose et à maintenir du lien, il peut aussi être un facteur susceptible de fragilisation si l’employeur ne prend pas en considération la situation des salariés endeuillés.

« C’est une période qui n’est pas la plus compatible avec les exigences de la performance professionnelle. Certains employeurs aménagent par exemple les horaires de travail, d’autres non », confirme Sylvie Pinquier-Bahda. Fatigue liée aux troubles du sommeil, démotivation, autant de facteurs de « sous-performances » que les DRH doivent accompagner.

  • Les collègues se sentent souvent démunis face au deuil que peut vivre l’un des leurs, ils ont dès lors tendance à rentrer dans des stratégies d’évitement et donc de mise à l’écart. Le malaise est exactement le même pour beaucoup de directions qui, par peur de mal faire, ne font rien.


Avec Dialogue & Solidarité, les directions bénéficient d’un relais. Faire connaître l’existence du réseau Dialogue & Solidarité est un premier geste qui ne coûte rien. Peu importe que l’entreprise ait ou non souscrit à des garanties de l’OCIRP pour pouvoir faire bénéficier ses salariés des services de l’association. « Il y a un besoin de faire connaître notre réseau dans les entreprises. Nous sommes en contact avec les assistantes sociales dans les entreprises, pas assez avec les directions », assure Sylvie Pinquier-Bahda, qui se souvient de salariés qui sont venus frapper à la porte de l’association jusqu’à cinq ans après la perte de leur conjoint. Ils s’étaient totalement investis dans leur travail au point d’en avoir oublié de faire leur deuil. L’employeur doit tenir compte du fait que le deuil d’un salarié peut s’accompagner d’un surinvestissement qu’il doit autant réguler que le sous-investissement.

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