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19 / 07 / 2012 | 7 vues
Santé, Prévoyance, Retraite / Membre
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Prix Malakoff Médéric innovation pour la santé au travail : les leviers d’une recherche indépendante et opérationnelle

« La santé des éboueurs : analyse des déterminants professionnels et organisationnels de l’absentéisme » : le projet de recherche 2012 lauréat du Prix Malakoff Médéric innovation pour la santé au travail vise à mieux comprendre les causes de l’absentéisme des travailleurs des déchets par une analyse croisée entre Veolia Propreté et la Mairie de Paris.

  • Quelles sont les conditions de l’indépendance du projet et les attentes opérationnelles ?

Réponses à ces deux questions par Yann Charron, directeur général du groupe Malakoff Médéric qui finance cette recherche ; Fanny Alexis, directrice QHSE Veolia Propreté IDF qui ouvre le terrain à la recherche et enfin à  Stéphane Le Lay, sociologue du travail qui va co-conduire la recherche.

Comment garantir l’indépendance de la recherche sur le terrain de l’entreprise ?

  • Yann Charron, directeur général du groupe Malakoff Médéric

Le gage de cette indépendance réside d’abord dans le cadre méthodologique du projet. Le fait que le projet soit porté par un laboratoire comme celui de Dauphine garantit par ailleurs une rigueur dans le traitement des informations quantitatives et qualitatives qui seront recueillies. L’indépendance est aussi une question d’ordre déontologique. La liberté qui doit être attachée à la recherche présente plus d’atouts que de risques. Nous ne savons pas où cette recherche conduira et c’est tout l’intérêt de la démarche. Nous avons déjà expérimenté cette approche au travers des recherches de l’observatoire Amarok que nous soutenons, sur la santé des dirigeants de PME, commerçants et artisans.

  • Fanny Alexis, directrice QHSE Veolia Propreté IDF

C’est l’objectivité du chercheur qui nous intéresse dans la mesure où l’approche n’est pas uniquement quantitative mais qu’elle s’articule avec des entretiens avec le personnel. Cette indépendance est la meilleure des garanties sur la qualité de ces entretiens. Une qualité d’autant plus renforcée que le chercheur a une très bonne connaissance de ce métier qu’il a déjà observé.

  • Stéphane Le Lay, sociologue du travail

Au moment du protocole, les chercheurs doivent annoncer clairement ce qu’ils veulent faire, comment ils veulent le faire et s’assurer que les parties prenantes ont compris les enjeux, sont d’accord et suivront le protocole. Tout le monde est d’accord. On va mettre en œuvre la méthodologie d’où vont émerger des résultats confrontés à d’autres études pour nourrir la controverse scientifique.

Comment comptez vous utiliser les résultats de cette recherche ?


  • Yann Charron, directeur général du groupe Malakoff Médéric

Nous étudions déjà l’absentéisme sur un mode strictement statistique tandis que la démarche MMS (mesure management santé) vise à mesurer l’évolution de la perception des conditions de travail à partir d’un échantillon représentatif. Le projet de recherche dont il est aujourd’hui question va nous permettre de recouper ces analyses. Ce projet va en outre être une source d’enseignement pour d’autres secteurs d’activités que celui des déchets parce qu’il repose avant tout sur la comparaison de deux modes d’organisation du travail.

  • Fanny Alexis, directrice QHSE Veolia Propreté IDF

Nous nous faisons souvent accompagner par des cabinets de conseils en santé et en sécurité. On est là déjà dans la solution, dans l’action. Nous n’avons pas cette capacité à prendre du recul, d’être sûrs de prendre bien en compte tous les facteurs et d’avoir une vision globale quand on est dans la prise de décision quotidienne. C’est le propre de ce projet de recherche de capter toutes les parties prenantes, tout l’environnement, les conditions de travail et notre propre organisation. Ce qui nous séduit le plus, c’est qu’il y aura un retour de la perception de l’état des lieux dans l’entreprise par le personnel.

  • Stéphane Le Lay, sociologue du travail

Je fais le pari que des choses positives et négatives vont ressortir dans les deux types d’organisation et c’est ainsi que l’on pourra réfléchir à des manières d’améliorer les choses dans les deux types d’organisation. On peut également envisager un prolongement en restant dans le cadre de l’enquête sur les éboueurs, en élargissant à une comparaison internationale, de manière à essayer de saisir cette fois les déterminants socioculturels éventuellement à l’œuvre. Mais les prolongements les plus intéressants seront ceux qui apparaîtront à l’issue du travail de terrain et de son analyse. Un peu de patience donc !
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