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20 / 06 / 2012 | 1 vue
Philippe Grasset / Abonné
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Intégrer dans une économie de sous-emploi : les recommandations du Haut Conseil à l'Intégration

Le Haut Conseil à l'Intégration (HCI) présidé par Patrick Gaubert vient de rendre public un avis  sur « intégrer dans une économie de sous-emploi », établi sur le rapport de Suzel Anstett, chargée des études au HCI avec la contribution de Michel Laroque, inspecteur général des affaires sociales.

En accroche de cette étude (disponible en intégralité sur le site www.hci.gouv.fr, il est indiqué que : « La fonction intégratrice du travail, notamment pour les immigrés et leurs descendants directs, est devenue incertaine dans notre économie de sous-emploi, marquée par la désindustrialisation. Alors que l'immigration avait pour principal motif le travail industriel pendant les « trente glorieuses », tel n'est plus le cas depuis 1974 avec sa suspension et son remplacement par une immigration familiale. Dans le même temps, l'industrie française a perdu 36 % de ses effectifs depuis 30 ans.

Les immigrés restent néanmoins concentrés dans certaines professions. Ils sont proportionnellement trois fois plus nombreux que les Français de naissance dans l'hôtellerie-restauration, l'intérim, la sécurité et le nettoyage, et restent plus présents dans la construction (10 % au lieu de 7 % chez les Français de naissance) mais moins dans l'industrie (10 % pour 16 % de Français de naissance). Les actifs immigrés des pays tiers sont aussi concentrés dans 3 régions: 48 % en Île de- France, 9 % en Rhône-Alpes et 9 % en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
  • Paradoxalement, les descendants d'immigrés des pays tiers, même s'ils accèdent plus fréquemment aux études supérieures, ont un taux de chômage supérieur à celui de leurs parents (24,2 % pour 20,2 %) qui est globalement le double de celui des Français de naissance ».

À partir des statistiques largement développées, parrmi ses analyses et propositions, le CHI considère que :

  • l'immigration familiale alimente le marché du travail ;
  • développer l'employabilité des immigrés est indispensable;
  • pour les descendats d'immigrés, il convient de revoir l'orientation, accompagnervers le droit commun, attirer les talents ;
  • l'égalité dans l'emploi est au coeur de la politique d'intégration.

Et le HCI recommande qu'un véritable bilan de l'accord interprofessionnel sur la diversité et l'égalité soit établi et que le dialogue sur ce sujet soit relancé.

Mais sans attendre, le HCI recommande que toutes les entreprises utilisent tous les outils disponibles pour permettre de lutter contre les discriminations et que des indicateurs objectifs soit utilisés en s'appuyant sur les bonnes pratiques existantes.

L'avis se penche également sur la situation dans la fonction publique où les derniers chiffres connus révèlent que les immigrés sont au dessus de 4,6 %, chiffre qui peut s'expliquer par le niveau de qualifications et les conditions de nationalité exigées sur les emplois de titulaires.

Le HCI propose que dans toutes les administrations soient conduites des enquêtes permettant de mieux évaluer la situation sur l'ensemble des personnes issues de l'immigration, y compris les ressortissants de l'Union européenne.

À noter enfin que le HCI insiste sur l'importance de recentrer les dispositifs sur la recherche de l'égalité et du mérite individuel.

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