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30 / 03 / 2012 | 1 vue
Jacky Lesueur / Abonné
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Tous les syndicats de La Poste revendiquent « l’arrêt ou le gel des réorganisations »

L’ensemble des organisations syndicales de la Poste (FO, CGT, SUD, CFDT, CGC,UNSA et CFTC) a annoncé, le 20 mars, le lancement d’une pétition revendiquant « l’arrêt ou le gel des réorganisations ». Ces organisations syndicales l’ont fait à l’occasion d’une conférence de presse commune, ce qui ne s’était pas produit depuis la mobilisation de 2008 contre le changement de statut de La Poste d’établissement public en société anonyme (intervenu au 1er janvier 2010).
Le 15 mars déjà, jour d’une grève nationale des guichetiers, les cinq syndicats ayant appelé au mouvement (les mêmes moins la CFTC) avaient affirmé, dans un communiqué commun que « l’amélioration des conditions de vie et de travail des postiers et du service public postal passe avant tout par l’arrêt des restructurations, des réorganisations, de la destruction de l’emploi, qui ne visent que la rentabilité ».

Mais la direction de La Poste ne veut toujours rien entendre, malgré un climat social de plus en plus tendu, marqué par la persistance de nombreux conflits locaux et deux nouveaux suicides en moins de deux semaines.

Le PDG du groupe, Jean-Paul Bailly, a été on ne peut plus clair le 19 mars : « Une entreprise de la taille de La Poste, ça se dirige en donnant du mouvement, pas en lui demandant de faire une pause ». Et de préciser : « Certains projets se poursuivront, d’autres pourront voir leur calendrier détendu pour renforcer les phases d’explication, de diagnostic et de concertation, d’autres enfin pourront être décalés ».

Le directeur de La Poste s’est donc contenté d’annoncer ce qu’il a qualifié de « quatre décisions importantes ». La Poste va ouvrir un « grand dialogue sur la vie au travail », jusqu’au 15 septembre, qui se déclinera au niveau local par des réunions régulières animées par les directeurs d’établissement, ainsi qu’un cycle rapide de négociations pour aboutir à un train de mesures concrètes d’ici le 30 avril. Une médiatrice de la vie au travail va être nommée. Enfin, le plan d’actionnariat salarié, que la direction entendait imposer, faisant fi du rejet unanime des organisations syndicales, est finalement reporté de six mois.

Pour la fédération FO Com, « ces mesures annoncées à la presse ont encore montré que la direction de La Poste privilégie les médias aux représentants du personnel. Tout montre que La Poste voulait éteindre le feu médiatique, avant de discuter en amont des solutions que requiert la situation de souffrance au travail des postiers ».

La Poste supprime environ 10 000 postes par an en moyenne depuis dix ans, sous prétexte d’une baisse du courrier et de la fréquentation aux guichets volontairement surévaluée par la direction, dénonce la fédération FO COM. Ces réductions d’effectifs entraînent une surcharge de travail et des réorganisations et restructurations incessantes (tous les dix-huit mois) de services entiers, avec des mobilités forcées et des changements brutaux dans la vie professionnelle et familiale.
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