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23 / 06 / 2011 | 4 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Emploi des jeunes: une étude du CÉREQ vient « nuancer les idées reçues »

« De façon récurrente, les difficultés des jeunes à trouver leur premier emploi dans les mois suivant leur sortie de formation initiale sont mises en avant par le débat public », avance le CÉREQ dans sa parution du mois de mai.

Après avoir suivi pendant dix ans l’évolution professionnelle de ceux qui, leurs études terminées, sont entrés sur le marché du travail en 1998, le Centre d’études et de recherches sur les qualifications vient « nuancer les idées reçues » sur l’emploi et le chômage des jeunes. « Dans un contexte macro-économique favorable jusqu’à mi-2001, ils se sont bien insérés.

Dix ans après, en 2008, près de 90 % d’entre eux occupent un emploi et, pour une large majorité, en contrat à durée indéterminée (89 %) », note le CÉREQ, avant de préciser que pour cette génération 1998-2008, « les indicateurs généraux modèrent les messages alarmistes véhiculés par la focalisation d’un taux de chômage d’une tranche d’âge peu porteur de sens ».

Cette mise à distance tombe bien. Pas plus tard que le 30 mai en effet, le Ministère du Travail publiait une étude annonçant que « plus de 56 % de l’ensemble des jeunes âgés de 15 à 29 ans étaient considérés comme actifs, en moyenne, en 2010, près de 47 % ayant un emploi et 9,5 % étant au chômage », et que par rapport au total des actifs, leur taux de chômage « s’établissait à 17 % ».

Pourquoi réunir dans un même ensemble des jeunes ayant une telle différence d’âge, alors même que l’obligation scolaire va jusqu’à 16 ans et qu’au-delà de cet âge, beaucoup de jeunes poursuivent des études ?

Mêler ces derniers aux actifs à la recherche d’un emploi aboutit à un taux de chômage supérieur de sept points au nombre de chômeurs global, officiel. Un message alarmiste.
C’est aussi en 2008 qu’éclate la crise et l’onde de choc se fait toujours sentir. Quid des jeunes susceptibles d’entrer sur le marché du travail ? « Peut-on parler de génération sacrifiée ? », se demandait le CÉREQ fin 2010. Oui, pour les sans-diplôme.

En dehors de cette population et nonobstant le fait que « l’emploi des jeunes sur-réagit à la conjoncture », il ne constatait pas de « dégradation irrémédiable des conditions d’insertion ». Alors ? « Depuis trente ans, la France applique une flexibilité générationnelle en faisant des jeunes (et des seniors) les variables d’ajustement de l’emploi en entreprise », expliquait alors le CÉREQ. C’est dans son bref de mai qu’il donne la clef. Étudiant ces « jeunes de la génération 98 [qui] ont travaillé huit ans et demis, dont huit années de manière continue », il note aussi que « la moitié d’entre eux perçoit plus de 1 510 euros nets mensuels en 2008, soit une fois et demie le SMIC ». Pour des jeunes présentés par ailleurs comme diplômés, c’est peu. Trois décennies pèsent sur les salaires.

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