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22 / 04 / 2011 | 899 vues
Rémi Aufrere-Privel / Membre
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Élections professionnelles à la SNCF : la CFTC et FO analysent leurs résultats…

Les syndicats CFTC et FO ont procédé à l’analyse des résultats des élections professionnelles de mars 2011 dans l’entreprise SNCF (164 378 salariés inscrits pour l’élection des représentants dans les comités d’établissements).

Cette élection devait permettre de vérifier la représentativité de ces deux organisations qui n’avaient pas atteint le seuil fatidique des 10 % au niveau national.
  
À la CFTC, avec un résultat catastrophique de 1,03 % (au lieu de 5,4 % en mars 2009) pour un petit chiffre de 1 219 votants, c’est un chiffre attendu même si la claque est sans commune mesure avec les élections passées.

  • Le secrétariat confédéral dénonce en interne la responsabilité des anciens dirigeants des syndicats cheminots CFTC. En rappelant la force du syndicat qui avait réussi en 2009 à difficilement conserver sa représentativité dans 5 CE sur 27 et à disposer de l’équivalent de 40 permanents syndicaux par an. La confédération fait le constat que, parmi les suffrages de 2009, un grand nombre s'est porté davantage sur la CFDT que sur FO, organisation qui avait paraphé (avec la modeste CFE-CGC) un accord électoral visant à atteindre les 10 %.


Certains responsables confédéraux n’hésitent pas à dénoncer ceux qui « ont préféré confisquer les voix de la CFTC en fondant une nouvelle organisation (FIRST) et en les marchandant » (à FO). Une « vision court-termiste du syndicalisme » selon les dirigeants du syndicat chrétien.

Enfin, la confédération CFTC avait porté plainte pour violences volontaires contre plusieurs dirigeants du syndicat CFTC cheminots lors de la manifestation très vive (invasion du siège confédéral) le 17 novembre 2009, opérée par des militants contestataires cheminots CFTC (soutenant l’alliance électorale avec FO cheminots). C’est ainsi que Bernard Aubin et Georges Nowak (ex-secrétaire général et ex-président) ont été mis en examen par la justice, dans le cadre de cette affaire.

Du côté de la fédération FO


Du côté de la fédération FO cheminots, l’organisation a réuni son bureau fédéral élargi à toutes les régions (y compris les non-représentatives) le 5 avril dernier. C’est sous un langage particulièrement victorieux que la structure cheminote dirigée par Eric Falempin annonce avoir gagné plus de 420 suffrages supplémentaires par rapport à mars 2009 (10 134 contre 9 706 en 2009).

Mais ce résultat est à interpréter avec précaution. Avec un modeste score de 8,58 %, FO gagne effectivement 0,6 % mais dans des conditions qui ne trompent personne, y compris certains dirigeants de FO.

En effet, dans sa lettre du militant cheminot FO, le bureau fédéral « regrette que le syndicat national SNCF de la CFE-CGC n'ait pas mené à son terme l'accord signé en 2009 et renouvelé début 2010 en vue des élections professionnelles ». Pour FO cheminots, cet « accord a été sciemment sabordé ».
 
Précisons toutefois que l’apport de la CFE-CGC aurait été inférieur ou égal à 0,5 % ! Ce qui laissait encore une marge pour être certain d’atteindre les 10 %.

  • La réalité du résultat provient pour l’essentiel de l’apport de la région de Strasbourg, où des militants de l’ex-CFTC ont apporté à FO près de 14%.


Au final, FO perd deux régions (Rouen et Paris-Rive Gauche qui est l’une des premières de France) et en gagne une (Strasbourg), à la faveur d’un accord électoraliste avec l'organisation dissidente de la CFTC cheminots, FIRST.

Accord dont il est permis de douter de la longévité autre qu’intéressée, compte-tenu des différences idéologiques encore existantes entre le syndicalisme chrétien et l’organe national de FO cheminots à l’empreinte trotskyste très marquée.

Mais le langage « méthode Coué » se poursuit, FO justifiant ce qu’elle juge un bon résultat face aux stratégies SUD et CGT, portant une responsabilité directe à l’ex-secrétaire général de cette dernière Didier Le Reste, et dénonçant la « direction et le gouvernement (décidés à remettre en cause ces acquis républicains et sociaux) ont fait le nécessaire pour disposer d'une majorité d'accompagnement (UNSA + CFDT) ».

Le bureau fédéral de FO entend « mener toutes les discussions nécessaires avec les instances de FiRST (dissidents de la CFTC), s'organiser pour développer l'aide aux unions régionales, afin d'assurer la plus large proximité syndicale avec les cheminots, établir un plan d'action en direction de l’encadrement, renforcer le travail d’informations métiers ».

Mais ce résultat n’aura pas permis de retrouver l’élan nécessaire diffusé par le discours fort du secrétaire de FO cheminots. Celui-ci s’était engagé lors du congrès FO cheminots à Fréjus en 2009, à démissionner de sa responsabilité en cas d’échec à atteindre les 10 %, score qui aurait permis à FO de rebondir vers un avenir plus prometteur.
 
Cela pose avec encore plus d’acuité à la fois la place de FO dans le groupe SNCF, qui va perdre quelques moyens dans cette élection alors qu’elle a beaucoup dépensé pour la campagne (en finance et temps syndical).

Plus largement, la question de la structuration syndicale de FO et son orientation politique dans le domaine des transports est posée vers une grande fédération transports-équipement.

Une idée qui a de quoi rapprocher, au moins sur la structuration, les syndicats bien différents que sont FO et la Fédération générale des transports et de l’équipement-CFDT.

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Les critiques sont toujours dignes d'intérêt lorsqu'elles expriment des divergences ou des convergences s'appuyant soit sur des faits, soit sur des idées.

Vos propos ne semblent être ni portés par les faits ni par les autres.

Cela est regrettable est semble la marque d'une volonté de discréditer, ce qui est votre droit.

Je parle de sujet que je connais depuis suffisament de temps pour les évoquer.

Le syndicat CFDT est très certainement critiquable (fort heureusement nul n'est parfait). Et désolé si je ne connais pas la situation de la société Airbus côté syndical aussi bien que vous. Je vous invite donc à diffuser des informations basées sur des faits sur ce sujet et je vous y encourage.

Concernant ma connaissance (notamment) du monde ferroviaire, j'ai suffisamment de contacts (voire d'amis) dans d'autres syndicats pour aborder ce thème avec une forme d'impertinence qui vous déplait sans aucun doute.

J'ai personnellement pris part aux contacts officieux et officiels , et j'ai toujours des points d'acces concernant le sujet précis invoqués (entre CFTC cheminots et FO cheminots). Je décris une réalité qui dérange sans doute.

Et tout en écrivant ceci, je respecte le militantisme des syndicalistes du terrain.

 

Bien à vous,

Et surtout ne pas hésitez à contribuer par vos informations.