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25 / 02 / 2011 | 13 vues
Vincent Prudor / Membre
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Une grève de la faim pour exprimer ma colère

J'ai commencé lundi une grève de la faim et je rejoins donc Eric dans cette expression particulière de notre colère à tous.

Depuis mon licenciement par Generali, je n’ai pu que constater que l’État de droit est quotidiennement bafoué sans que quiconque ne s’en soucie :

Pour augmenter les profits de ses actionnaires, la direction de Generali nous licencie sous couvert de fallacieux prétextes de sauvegarde de la compétitivité, qu’elle n’a jamais justifiés. Comble du cynisme, elle en profite pour faire porter la responsabilité sur les licenciés eux-mêmes. Son objectif est simple : imposer son fait du prince comme un droit, en utilisant pour ce faire toute une gamme de méthodes allant de la promotion de syndicalistes complaisants à l’intimidation, en passant par des campagnes de communication dont l’objectif est de faire passer l’entreprise et ses dirigeants pour des parangons de vertu et de responsabilité citoyenne (il lui suffit pour cela de diriger les associations adéquates, quitte à les créer, et de mettre en avant 3 handicapés et 4 jeunes de banlieue pour se créer une virginité).

Qu’en est-il des contre-pouvoirs, me direz-vous ? Et bien, à de rares exceptions près (une extrême minorité de représentants syndicaux), ils regardent ailleurs de peur de déplaire au prince. Prenons les syndicats majoritaires dans l’entreprise : ils poussent la complaisance jusqu’à valider sans complexe et sans examen l’ensemble des arguments présentés par la direction : une déléguée syndicale minoritaire demande que les arguments économiques  du plan social soient examinés par un expert-comptable. Pas besoin, lui répondent ses collègues censés représenter le personnel, la messe est dite, la parole de la direction est reine, les licenciés seront virés sur la base d’arguments d’autorité, un point c’est tout.

Et pourtant, les manquements au droit le plus élémentaire sont légion dans notre affaire, nous les avons exposés à maintes reprises, preuves à l’appui. Ne prenons qu’un exemple : la question de l’abattement sur charges sociales que l’entreprise s’est auto-institué : nous avons alertés les autorités de contrôle (Urssaf etc.) et que s’est-il passé ? Rien. Face à la puissance de Generali, elles ont tout simplement organisé leur propre impuissance. Plus encore, lorsque les ministères concernés en ont été informés, ils ont certes manifesté leur compréhension, mais pour nous signifier aussitôt qu’ils ne pourraient intervenir, en invoquant le prétexte de la séparation des pouvoirs. Cela n’a pas empêché l’un d’entre eux de nous répondre en faisant siens les arguments de Generali, comme s’il en était le chargé de communication.

  • Et la justice ? Nous sommes en procédure depuis plus de 4 ans et nous ne pouvons que constater que le juge départiteur, pour des raisons que j’ignore (mais auxquelles le reflexe de classe n’est peut-être pas absent), n’a fait que lire les arguments de Generali pour les valider sans sourciller, quitte à tordre les faits et les textes de loi pour qu’ils aillent dans le sens de sa décision.

Tous ces mensonges, ces compromissions et cette négation de l’État de droit sont inacceptables, et c’est cette colère que j’exprime dans cette grève de la faim. Nous souffrons tous de cette situation mais certains plus que d’autres et, en démarrant cette grève de la faim, je pense à nos 3 collègues disparus, par maladie ou par suicide.

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je ne suis pas surpris par ce que tu dis...beaucoup de représentants syndicaux n'agissent que s'ils trouvent un avantage dans leurs actions...et souvent , c'est l'intéret de leurs poches qui prime sur celui des salariés.

Bon courage pour la suite

cordialement

jacques Builles