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11 / 01 / 2011 | 7 vues
Françoise Phelix / Abonné
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Service social saturé : un rapport qui dérange Bercy

La dernière réunion (mi-décembre) du Comité National d'Action Sociale, présidée par le directeur des ressources humaines au secrétariat général de Bercy, a été l'occasion de dresser le bilan pour 2009.

Le rapport présenté corrobore les constats faits par notre fédération au fil des ans ; il met très clairement en lumière la dégradation constante des conditions de vie au travail :

  • le nombre d'agents  qui se sont adressé au service social est en augmentation de plus de 6 % par rapport à 2008 ;
  • dans la tranche des moins de 30 ans, la demande s'est accrue de plus de 30% ;
  • sur plus de 12 000 agents  concernés, plus de 60 % sont des agents de catégorie C (agents dits « d'exécution »), alors que cette population ne représente que 35 % de la population du ministère ;
  • par ailleurs, les personnels « non titulaires » représentent un fort pourcentage de demande en matière de logement et de budget. Les chiffres montrent que ce sont notamment les femmes dans les familles monoparentales qui ont le plus recours au service social ;
  • sur 12 098 agents rencontrés, la proportion de femmes rencontrées est de 8 160 soit 72 % (dont 1 700 femmes pensionnées). Cette tendance persiste d’année en année.


Les contacts avec le service social se font sous diverses formes. La fiche d’information du dispositif d’aide et de soutien aux agents en difficulté (DASAD) constitue la première source de signalement. Ensuite, viennent les ressources humaines, le correspondant social, la délégation de l’action sociale, la médecine de prévention, le collègue de l’agent, la mutuelle, l’assistant du service social et les syndicats.

Concernant le DASAD, la conseillère technique informe que ce dispositif doit se généraliser au niveau des services des ressources humaines et à la médecine de prévention car il reste méconnu.

Les demandes

Parmi les demandes sociales des actifs, certaines catégories sont en augmentation notamment le budget, (problèmes de surendettement, difficultés ponctuelles), la famille (problèmes de séparation ou divorce, par exemple).

  • Une augmentation (et pas la moindre) est significative du mal-être des agents, c’est la catégorie vie professionnelle, avec une très forte progression de la sous-catégorie conditions de travail (+20 %).


Un point particulier a été fait sur le travail quotidien fourni par chaque assistant(-e) social(-e). Les visites de postes constituent l'un des moyens mis en place pour communiquer avec les agents. Elles ont pour but d’informer les agents sur les missions du service social, elles permettent d’aller au devant des agents et sont ainsi mieux à même d’appréhender les conditions de travail, les missions, l’environnement des agents.

Durant ces visites, les agents abordent de plus en plus souvent les mêmes sujets depuis deux ans :

  • inquiétude des agents quant à leur avenir : fermeture de postes, changements de locaux, nouvelles organisations ;
  • sentiment d’être oublié (isolement par rapport à la tâche ou par rapport à un poste isolé ou de taille réduite) ;
  • développement de relations conflictuelles avec la hiérarchie ou les collègues en lien avec la charge de travail ;
  • relations dégradées avec les usagers plus fréquents ;
  • démotivation d’agents qui avaient des projets de retraite et qui doivent prolonger leur activité ;
  • crainte relatives à leur capacité d‘adaptation aux évolutions et à la demande plus forte de polyvalence.

 

  • Seule réponse, la création de 6 postes d’assistant du service social va être proposée en 2011, avec ouverture d’un concours.


Face à ce constat, FO Finances a demandé au président ce que le ministère comptait faire. En guise de réponse le président a expliqué que ce rapport n’est qu’un indicateur de la santé des 160 000 agents des ministères et que par conséquent on ne peut pas asseoir un diagnostic sur un rapport.

En résumé, un rapport qui dérange est un rapport sans intérêt. Encore une occasion ratée !

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