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17 / 12 / 2010 | 3 vues
Philippe Grasset / Abonné
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Bilan de l'enquête sur les exclus de la formation professionnelle à Bercy

Pour la troisième fois, une enquête nationale a été effectuée pour déterminer la part d’agents des ministères économiques et financiers qui ne s’était pas inscrite à une formation professionnelle dans les 3 dernières années (2007, 2008 et 2009.)

En tout, 3 228 agents ont été recensés, soit une baisse significative depuis l’enquête lancée en 2004 (14 392).

Ce chiffre doit être nuancé. En effet, au regard de l’importance des réformes en cours dans chaque direction, il apparait pour le moins logique que la plus grande majorité des agents ait eu l’opportunité de répondre à une action de formation.

Par ailleurs, pour les enquêtes précédentes, la majorité des agents exclus était recensée majoritairement parmi les femmes de catégorie C, de plus de 50 ans (cette tendance tend à légèrement s’atténuer). Or, les personnels recensés dans les précédentes enquêtes quittent progressivement l’administration, et par le biais des suppressions d’emplois n’ont été remplacés qu’au mieux par un agent pour deux partants, de fait plus jeunes, et soumis obligatoirement à une ou plusieurs formations professionnelles.

  • Beaucoup plus surprenante est la proportion de cadres supérieurs recensée dans cette enquête. Alors que ces agents représentent 5,9 % de la population ministérielle, le taux d’exclus de la formation dans les trois dernières années atteint 9,4 % !


Des directions sont largement au-dessus de cette moyenne, comme la DGDDI et l’INSEE, avec des taux proches de 15 %, même les services du secrétariat général ne sont pas épargnés !

Ces taux attirent fortement l'attention à l’heure où l’administration ne cesse de vanter le management des équipes. Comment être un bon chef de service et former correctement ses agents aux missions, si l'on ne participe soi-même à aucune session ?

La réponse se trouve dans le questionnaire adressé aux agents recensés comme exclus, où leur sont demandées les causes de leur non-participation à une session de formation.

Si la première apparaît être que l’agent ne trouve pas l’offre désirée, viennent très rapidement les difficultés de déplacement, mais également le manque de temps et la réticence des chefs de service à accepter la participation de l’agent à la formation.

  • Il est évident que la charge de travail actuelle dans les services  constitue un frein majeur à la formation. Entre l’autocensure des agents, et la pression parfois forte de la hiérarchie, les germes des refus de formation sont bien présents, y compris pour l’encadrement.


Il est à noter, que cette enquête intégrait pour la première fois les contractuels, dont les « Berkani », et que les mêmes tendances se dégagent.

Deux axes d’action ont été formulés par l’administration

  • Mieux communiquer sur l’offre de formation : un manque de connaissance des agents sur les formations offertes est bien trop souvent à déplorer, voire là encore une « publicité » retenue, parfois volontairement, par la hiérarchie.
  • Développer les formations de proximité : en particulier pour les populations soumises à des contraintes familiales difficiles, en évitant également les formations les mercredis.
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