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23 / 02 / 2010 | 12 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Hôtellerie restauration : accord salarial étendu, syndicats entendus

Après moult péripéties, les quelque 800 000 salariés des hôtels, cafés et restaurants, y compris les saisonniers, vont bientôt pouvoir bénéficier des contreparties sociales à la baisse de la TVA.

L'arrêté d'extension de l'accord conclu mi-décembre entre l’ensemble des syndicats et une partie du patronat devrait enfin être publié cette semaine. Cet accord devrait pouvoir entrer en application dès le 1er mars, a annoncé jeudi le directeur général du Travail, Jean-Denis Combrexelle, à l’issue de la dernière réunion sur le sujet de la commission nationale de la négociation collective.

L’accord comprend en particulier une augmentation de 4 % pour les plus bas salaires et de 2,9 % pour les plus hauts, tout en assurant que la grille de coefficients démarre toujours 1 % au-dessus du SMIC. Il prévoit également le passage de 6 à 10 des jours fériés ainsi que l’instauration d’une mutuelle santé à partir de juillet 2010 (négociations en cours). Il accorde enfin une « prime TVA » pérenne et égale à 2 % du salaire annuel de base pour tous les salariés, saisonniers et apprentis du secteur.

« C’est une nouvelle façon de voir les relations sociales dans cette branche. Je salue les organisations patronales qui ont voulu s'engager et ainsi rendre plus attractives ces professions », a lancé vendredi le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, à Chamonix (Haute-Savoie) où il s’était rendu pour lancer la campagne d'actions et d’informations de Force Ouvrière en faveur des saisonniers des stations de sports d'hiver. Il était aux côtés de Denis Raguet, de la FGTA-FO, pour qui « la mise en œuvre de ces mesures fortes et pérennes pour l’ensemble de la profession, en contrepartie de la baisse de la TVA (1 milliard d’euros), est une victoire historique après des négociations ô combien compliquées du fait de l’opposition machinale d’une partie du patronat ».

En effet, deux des plus importantes organisations d’employeurs de la branche, l'UMIH et le GNC (chaînes hôtelières), se seront opposés jusqu’au bout à la signature des trois autres organisations patronales (SYNHORCAT, CPIH, FAGHIT) en invoquant « la crise et la fragilité des entreprises » du secteur.

Les syndicats attendent maintenant les propositions du patronat dans le secteur de la restauration rapide. « Les McDonald’s, Quick, Pizza Hut et autre Brioche dorée, représentés par le SNARR (Syndicat de l’alimentation et de la restauration rapide), qui ont bénéficié également de la baisse de la TVA, rechignent encore à revaloriser les salaires et améliorer les conditions de travail », a déploré Denis Raguet (FO). « Mais nous ne désespérons pas de leur faire entendre raison, car aucun salarié n’a pour vocation d'être le soutien d’une machine à profits », a-t-il ajouté. En clair, il y a encore pas mal de pain sur la planche.
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