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24 / 08 / 2009 | 4 vues
Victor Waknine / Membre
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Inscrit(e) le 01 / 08 / 2009

Le racket social: nouvelle extension du management de crise

Chaque jour nous amène son actualité sur le nouveau visage du management ambigu et pervers de l'entreprise en crise. La dernière en date est un vrai racket social. C'est La réduction des salaires imposée par certaines sociétés et présentée comme une avancée du dialogue et de la solidarité des employés pour aider leur entreprise, ses dirigeants et actionnaires.

Citons, par exemple, la direction de HP, qui, pour maintenir ses marges dans un environnement difficile, propose une baisse volontaire des salaires fixes. Et le patron pour l'Europe Francesco Serafini de déclarer, dans le Figaro du 20 août: "une majorité de patrons l'a accepté. Maintenant, nous la proposons à l'ensemble du personnel". Quel progrès et quelle belle leçon d'équité! Car, bien sûr, être patron ou salarié, c'est pareil. Nous aurons bientôt, dans ces entreprises qui pratiquent la réduction volontaire des salaires, des "hello bonus" pour les nouveaux employés et des "retraites bérets" pour ceux qui seront partis.

bien entendu, comme cela est basé sur du volontariat, ceux qui refuseront de suivre l'exemple de leur patron n'ont rien à craindre pour leur promotion et leur notation individuelle.

"C'est vous qui décidez"

La manipulation du management est poussé à l'extrême. Bientôt, il faudra payer pour avoir droit à un travail. Et on cherche à faire croire que tout le monde est sur le même bateau qui affronte la tempête.

Les syndicats qui mettent la politique salariale en priorité sont muets sur le sujet, car le piège, c'est le volontariat. L'entreprise n'impose rien. C'est comme pour les départs volontaires: c'est vous (l'individu) qui décidez.

Avec le travail du dimanche et le télétravail qui ne sera pas payé au même prix, nous assistons, avec la réduction volontaire ou imposée des salaires, à une forte régression sociale sous pretexte de crise économique. La confusion est à son comble dans la comparaison des situations, des statuts, des risques... Et surtout, des droits et des devoirs de chacun.

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