Une nouvelle réunion avec le personnel s’est tenue le mardi 3 février. Les salariés ont refusé en bloc d’aller plus loin tant que le groupe Huntsman ne retire pas ses menaces de fermeture. Un groupe qui ne veut donner aucune garantie sur la continuité de l'exploitation.

Depuis 1992 les plans sociaux se sont succédés et les salariés ont le sentiment d'avoir beaucoup donné, ils souhaitent que les efforts soient partagés.

Au moins 18 postes sont vacants et des départs sont encore prévus, les embauches sont gelées et nous devons redémarrer théoriquement à pleine capacité en mars. Le manque de personnel sera un frein au bon fonctionnement de l'entreprise mais la direction souhaite faire avec en attendant la fermeture de l’unité de traitement des effluents, si l’unité de production d’engrais voit le jour….

Calais ou Huelva ?

L’inquiétude est grandissante et on assiste à une mise en concurrence des usines de Huelva (Espagne) et Calais, l'une des deux sera probablement fermée cette année. Des articles sur internet font apparaître que le groupe Tioxide demande au  site de Huelva de supprimer 104 postes faute de quoi il fermerait ce site, il semble aussi que les pouvoirs publics et les politiques soient beaucoup plus actifs en Espagne qu’en France pour tenter de sauver leur entreprise.

Une table ronde s'est déroulée le 6 février avec Scott Anderson (n° 2 du groupe) , les représentants du personnel ainsi que les politiques, après que le groupe ait retiré le mot "fermeture" qui était un préalable à toute négociation.

Nous assistons à un véritable chantage à l'emploi de la part du groupe sur fond de crise alors que dans un contexte de surcapacité européenne, un investissement de 110 millions de $ a été fait sur l'usine de Greatham en Angleterre (procédé au Chlore) pour augmenter sa production de 50 000 tonnes alors que le business  vendait déjà à perte sur environ 100 000 tonnes depuis 2005, Il était inévitable que cette augmentation de capacité sur une usine au Chlore allait générer des fermetures d'usines au sulfate.

Un partenaire prêt à investir

Un arrêt complet de la production est prévu durant l'été 2009, à moins qu’on nous annonce la fermeture d’ici là, nous ne savons pas encore quelle durée il aura et le personnel a peur que le groupe en profite pour ne plus redémarrer l'usine, il est, pour le moment prévu que le personnel soit en chômage technique

Il y a un projet de produire des engrais sur le site de Calais, le partenaire en question serait prêt à investir mais demande des garanties de durée (8 à 10 ans) ainsi qu'une prise en charge pour moitié de l'investissement (50 millions d'euros environ), ce projet rendrait l'usine profitable à l'horizon 2011/2012.

Le souci est qu’en attendant, il faut tenir, car le groupe est en difficulté, même si on considère qu’il est en grande partie responsable de la situation faute d’avoir anticipé lorsqu’il le pouvait, on est aujourd’hui face à la dure réalité d’une potentielle fermeture.