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06 / 10 / 2011 | 7 vues
Nicolas Fourmont / Membre
Articles : 11
Inscrit(e) le 23 / 07 / 2008

Les syndicats peuvent très concrètement aider les salariés à construire leur parcours professionnel

Le 1er juin 2011, l’AFPA et l'IPSOS ont présenté une enquête sur le thème de la formation professionnelle continue, menée auprès de 4 395 salariés et 400 chômeurs. 

Les organisations syndicales peuvent en tirer des enseignements essentiels : les salariés ont peu de visibilité par rapport aux perspectives professionnelles qui s’offrent à eux. Les syndicats et les IRP ont un rôle et une carte à jouer.

L’évolution des compétences professionnelles au sein de son secteur 

Les salariés se déclarent globalement mal informés quant au milieu professionnel dans lequel ils évoluent. Tout d’abord, 44 % des sondés estiment ne pas avoir un bon niveau d’information sur l’évolution de leur métier. Plus inquiétant peut être, 48 % se représentent mal les compétences de demain sur leur propre secteur d’activité. Dans ces conditions, on s'interroge sur la portée de l’évaluation professionnelle : comment espérer pouvoir se déterminer par rapport à sa propre évolution professionnelle ? Comment éviter l’obsolescence de ses propres compétences dans des organisations en mouvement perpétuel ?
 

Le manager de premier niveau est perçu comme « LE » développeur de compétences


Année après année, le rôle prépondérant de l’encadrement de proximité pour développer les compétences s’est accrue. Il y a 12 ans, un peu moins d’un salarié sur deux estimait que le responsable direct développait effectivement les compétences des membres de son équipe. En 2011, 64 % des salariés interrogés sont d’accord avec cette affirmation.

Cette information peut constituer un objet de satisfaction pour le monde salarié : une des principales dimensions managériales, orienter et former, semble mieux assumée par l’encadrement de proximité. Néanmoins, les informations et les conseils véhiculés sont-ils toujours adaptés ? Les intérêts des salariés passent-ils nécessairement par les besoins de leur service ? De plus, il n’est pas toujours évident que les attentes et les besoins des managers soient  toujours en phase avec la stratégie globale de l’entreprise.

Les syndicats et les IRP ont un rôle à jouer dans l’information et le conseil transmis aux salariés


Si l’entreprise a l’obligation de former ses salariés afin de maintenir leur employabilité, le salarié ne doit pas pour autant « être agi » par sa direction. Ce dernier doit être en capacité d’influer les grandes lignes de son parcours professionnel. Pour ce faire, il doit avoir accès à une information suffisante impartiale.

Les organisations syndicales ont un rôle à jouer dans cette transmission d’information. Les fédérations et les syndicats peuvent relayer les analyses des observatoires de branches, ainsi que des OPCA, par exemple. Ils pourront aussi utilement s’entourer d’experts (experts auprès des CE notamment) ou encore d’acteurs de la formation en capacité d’être force de conseil. Communiquer auprès des salariés d’une branche participera à faire naître les bonnes questions et à orienter les décisions.

Au sein des entreprises, les représentants du personnel (élus CE/ CCE ainsi que les délégués syndicaux) ont un rôle central à tenir dans ce processus d’accompagnement des salariés. Les organisations syndicales pourront proposer aux salariés des analyses relatives au positionnement de l’entreprise sur son segment de marché. Les élus  et/ ou délégués syndicaux pourront aussi informer les salariés sur les métiers en développement ou en déclin.
 
Des clefs pour agir : 

  • savoir s’entourer d’experts,
  • pour les OS présentes dans les entreprises, utiliser le comité d’entreprise pour obtenir de l’information sur la stratégie d’entreprise,
  • développer une vision prospective (sectoriel et métier),
  • communiquer en direction des salariés afin de leur donner de la visibilité sur leur avenir professionnel.
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