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03 / 10 / 2011 | 4 vues
Roman Bernier / Membre
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Le ras-le-bol des syndicats belges envers Ryanair

Les conditions de travail des employés de Ryanair ont déjà été abordées plusieurs fois sur ce site. Généralement pour y analyser les mêmes antiennes : dumping social, licenciements abusifs, salaires misérables, conditions de travail difficiles, syndicats non reconnus etc. La dernière occasion en date concernait les employés de Ryanair en Belgique, à Charleroi, qui témoignaient à visage couvert de conditions de travail à des années-lumières du droit belge.

Lancement d'une campagne contre Ryanair 

Depuis, si l'affaire n'a toujours pas fait l'objet d'une enquête de justice, elle a au moins eu l'avantage d'éveiller l'intérêt de certains. À commencer par la Centrale Nationale des Employés (CNE), l'un des plus importants syndicats en Belgique francophone, qui a lancé une campagne contre la low-cost irlandaise.

Sous le slogan « Attachez vos ceintures, nous déconnons... », le syndicat a compilé un dossier des anomalies les plus flagrantes (et choquantes) qu'il entend faire changer chez Ryanair. Au menu : mutations arbitraires sans compensations, heures supplémentaires impayées, vacances refusées, obligation d'habiter à moins d'une heure de l'aéroport, congés maladie impayés, uniformes à louer, congés non payés. La liste est longue et le syndicat ne se focalise que sur les points les plus litigieux du comportement de Ryanair envers ses employés.

Mais les revendications du syndicat ne s'arrêtent pas à Ryanair. Celui-ci dénonce aussi un « vide juridique » au niveau européen qui permet à des entreprises dont les employés travaillent à l'étranger de choisir sous quel droit du travail leurs contrats s'appliquent, laissant à Ryanair toute liberté de traiter des employés travaillant à l’année depuis la Belgique sous le régime irlandais. Et le syndicat a tôt fait de rappeler que, de toute manière, Ryanair n'a que peu de soucis à se faire vu qu'elle sous-traite ses embauches à des contractants externes.

Actions sociales en Belgique

Pour faire bouger la compagnie, le syndicat a déjà lancé deux actions. Une sur le terrain, en fin de semaine, en menant des actions de sensibilisations à l'aéroport de Charleroi. En effet, comme Ryanair ne reconnaît pas les syndicats et a la fâcheuse tendance à mettre à la porte le personnel qui s'aviserait de parler syndicalisme un peu trop fort, la CNE est contrainte de jouer à domicile. Ce sont donc les travailleurs syndiqués de l'aéroport et des militants qui mènent la campagne pour la défense du personnel aérien.

D'un autre côté, la CNE a déposé sept dossiers auprès du tribunal du Travail belge pour faire appliquer le droit local aux 270 employés que Ryanair maintient à Charleroi, avec l'espoir ténu qu'une jurisprudence locale remonte au niveau européen. Les espoirs restent mitigés de ce coté-là, Ryanair ayant une certaine habitude de court-circuiter la Commission européenne dès qu'elle le peut. Toutefois, l'effort mérite d'être mené, ne serait-ce que pour le salut des employés belges de Ryanair.

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