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12 / 03 / 2012 | 2 vues
Catherine Des Arcis / Membre
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Le Comité National de la Formation Professionnelle : une nouvelle structure superfétatoire

Nicolas Sarkozy a annoncé vouloir « créer un comité national de la formation professionnelle » qui « identifiera chaque année avec les chefs d’entreprise, les syndicats, les régions et l’État, les formations qui préparent à un emploi ».

Jacques Bahry, délégué général du groupe CESI, groupe de formation professionnelle et pionnier des formations d’ingénieur par l’apprentissage et des formations professionnelles supérieures en alternance, revient sur cette annonce pour s’interroger sur les moyens envisagés.

« Chacun s’accorde sur la nécessité et l’urgence de proposer des formations débouchant réellement sur un emploi afin de favoriser l’insertion professionnelle des chômeurs. Les dispositifs de l’alternance et de l’apprentissage par exemple constituent de véritables leviers pour développer l’employabilité immédiate des juniors.

En revanche, l’annonce de la création d’un comité national de la formation professionnelle ne semble pas être la bonne réponse à cet enjeu car elle reviendrait à établir une nouvelle structure superflue dans un système déjà complexe.

Il ne faut pas oublier que de nombreuses structures déjà existantes, telles que Pôle Emploi, les régions ou les organismes de formation eux-mêmes (notamment l’AFPA) ont pour rôle et pour souci quotidien d’identifier les formations qui préparent à un emploi.

Par ailleurs, le problème de l’emploi ne relève pas de logiques nationales mais de logiques territoriales. Il doit être traité au plus près des réalités du terrain et ne peut donc relever d’un énième nouveau conseil national de formation. Lorsque des besoins nationaux se manifestent, ceux-ci relèvent alors des branches professionnelles ou d’une famille de métiers et mobilisent les fédérations professionnelles et les organisations correspondantes.

Afin d’étudier plus précisément les formations qui préparent véritablement à  un emploi et à quels métiers, il suffirait de missionner des structures déjà existantes telles que le CNFPTLV (Centre national de la formation professionnelle tout au long de la vie), le centre d'Étude sur l’Emploi ou encore le CEREQ (Centre d’études et de recherche sur les qualifications).

Devant le constat établi par Nicolas Sarkozy que « nous avons 2,8 millions de chômeurs et nous avons 500 000 offres d’emploi qui ne sont pas satisfaites », il ne faut pas oublier que les emplois non pourvus ne relèvent pas exclusivement de problèmes de formation mais aussi largement, comme l’a démontré une étude récente du CREDOC, du coût du logement qui pèse sur la mobilité professionnelle (500 000 personnes concernées, ce qui est considérable).

Dans notre système complexe de formation professionnelle, les pouvoirs publics disposent déjà de suffisamment de leviers d’intervention ».
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