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12 / 10 / 2025 | 10 vues
Sandra Déraillot / Membre
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Protection du patrimoine : des signaux d’alarme

L’entretien du patrimoine historique coûte cher et pèse lourdement sur les budgets des communes. C’est ce qui ressort d’une enquête de la Cour des comptes publiée le 17 septembre.

 

À  l’heure actuelle, 23 % des monuments historiques sont en mauvais état, dont 5 % en situation de péril. La Cour des comptes a enquêté sur la protection du patrimoine historique, un patrimoine dont près de la moitié (45 %) appartient aux collectivités locales et plus particulièrement aux communes.

 

Parmi ses conclusions, publiées le 17 septembre dernier, la juridiction estime que les dépenses liées à l’entretien ou la restauration du patrimoine sont difficilement soutenables. Si ces travaux sont co-financés par l’État, les régions et les départements, l’enquête révèle un reste à charge moyen pour les communes de 43 % du montant des travaux. Et le périmètre du patrimoine protégé ne cesse de s’étendre, sur décision de l’État. Alors que les communes ont aussi, seules, l’obligation d’entretenir les édifices désaffectés non classés tels que les églises, casernes, tribunaux, hôpitaux, etc

 

Les investigations de la Cour, menées auprès d’un échantillon de soixante-deux collectivités, révèlent également une insuffisance des dépenses d’entretien au regard de la part des monuments historiques présente dans le parc immobilier des communes. Ce manque d’investissement ne peut que surenchérir le coût des travaux ultérieurs

 

Forte baisse du soutien régional

 

Or les associations d’élus anticipent une réduction des subventions des régions et des départements aux investissements des communes. Et pour cause, les départements et surtout les régions ont déjà entamé une diminution des dépenses concernant leur propre patrimoine, notamment de - 32 % pour les régions entre 2014 et 2020. De plus, la loi de finances 2025 a diminué de 16 % les crédits d’autorisation d’engagement de travaux.

 

Dans ces conditions, on voit mal comment les communes pourront assumer leur obligation de préservation du patrimoine. Même si la Cour des comptes recommande de dégager des marges de manœuvre via la simplification de certaines procédures, la mutualisation de moyens techniques, un meilleur partage de données avec le ministère de la Culture sur l’état des bâtiments et une programmation immobilière pluriannuelle.

 

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