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09 / 12 / 2022 | 127 vues
Frédéric Souillot / Abonné
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Calendrier de l’avent : le gouvernement ouvre la case retraites

Alors que débute la traditionnelle période de l’avent comme chaque début de mois de décembre, le gouvernement a décidé d’ouvrir la case « retraites ». Bien que les concertations qu’il a lancées avec les interlocuteurs sociaux ne soient pas terminées, le projet de réforme est revenu la semaine dernière en mode « accéléré », la Première ministre en annonçant les grandes lignes dans un entretien au journal Le Parisien.

 

Elle a ainsi confirmé sa volonté de porter progressivement, à partir de l’été prochain, l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans, la réforme s’appliquant dès la génération née au deuxième semestre de 1961, qui devra travailler quelques mois supplémentaires pour atteindre l’âge légal de départ.

 

La Première ministre a aussi confirmé la mise en place d’un index senior, sur le modèle de l’index égalité, dont nous  n’avons  cessé de pointer les insuffisances, des dispositifs de retraite progressive et le cumul emploi retraite, un minimum de pension à 1 200 euros, tout en restant plus floue sur la pénibilité et les régimes spéciaux.

 

Lors des concertations, nous   avons  rappelé – et continuons  de rappeler – nos  revendications.  Notre organisation syndicale  s’oppose à tout allongement de la durée de cotisation et à tout recul de l’âge légal de départ. Et pour cause, aujourd’hui 50 % des personnes qui liquident leur retraite ne sont déjà plus en emploi. Elles sont au chômage, en arrêt maladie ou en invalidité, ou bénéficient de minima sociaux. Reculer l’âge de départ, c’est accroître encore plus les difficultés de cette population. Supprimer les régimes spéciaux, dans le public comme dans le privé, c’est aussi reculer l’âge de départ à la retraite.

 

Il n’y a pas de problème de financement des retraites : il y a un problème d’emploi

 

Nous  continuons  d’expliquer qu’il n’y a pas de problème de financement des retraites : il y a un problème d’emploi. C’est pourquoi il est nécessaire de développer des emplois pérennes, de mieux gérer les fins de carrière, ou encore d’augmenter les salaires, ce qui augmenterait le volume des cotisations et donc entraînerait davantage de recettes pour les retraites.

 

Sur cette question, nous ne sommes pas seuls, 77 % des Français sont opposés à une réforme des retraites qui reculerait l’âge de départ à la retraite. L’ensemble des organisations syndicales et de jeunesse confondues s’y opposent, comme l’a rappelé le communiqué de l’intersyndicale du 5 décembre dernier.

 

Pour l’intersyndicale, des alternatives, y compris financières, existent pour améliorer les fins de carrière et les montants des pensions tout en faisant reculer les inégalités, touchant particulièrement les femmes.

 

Conformément à notre mandat, tous les syndicats et militants FO doivent se tenir prêts à s’engager dans la mobilisation la plus large possible, y compris par la grève comme en 2019, dans l’hypothèse où le gouvernement maintiendrait son projet. Si la réforme des retraites est pour le gouvernement la mère des réformes, les retraites seront pour nous la mère des batailles. Dans son calendrier de l’avent, FO est déterminée à ouvrir la case « mobilisation ».

 

NB: C'est d'ailleurs  le sens du communiqué commun des organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et FSU)  et de jeunesse ( Unef, Voix Lycéenne, FAGE, FIDL et MNL)  du 5 décembre dernier:

 

Les consultations en cours concernant notre système de retraite ont été une nouvelle occasion pour les organisations syndicales de faire des propositions dont aucune ne nécessite une réforme paramétrique. Le système par répartition n’est pas en danger, y compris pour les jeunes générations. Le gouvernement instrumentalise la situation financière du système de retraites et affirme, à tort, que le recul de l’âge légal de la retraite est un impératif.


De premiers arbitrages seraient ainsi rendus en ce sens dès la mi-décembre. Au moment où le contexte social, environnemental et économique est particulièrement difficile pour une partie croissante de la population, le gouvernement, en s’entêtant, porterait l’entière
responsabilité d’un conflit social majeur.


Les organisations syndicales réaffirment qu’elles sont, comme la très grande majorité de la population, fermement opposées à tout recul de l’âge légal de départ en retraite comme à toute augmentation de la durée de cotisation. La jeunesse, déjà fortement touchée par la
précarité, serait fortement impactée par ce projet. Pour l’intersyndicale, des alternatives, y compris financières, existent pour améliorer les fins de carrière et les montants des pensions tout en faisant reculer les inégalités touchant particulièrement les femmes.


Les organisations syndicales et de jeunesse ont d’ores et déjà décidé de se revoir le jour-même des annonces gouvernementales. Elles réaffirment leur détermination à construire ensemble les mobilisations passant en particulier par une première date de mobilisation unitaire avec grèves et manifestations en janvier si le gouvernement demeurait arcbouté sur son projet

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