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07 / 06 / 2011 | 6 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Les journalistes, des salariés pressés comme les autres

Les journalistes sont bien devenus des ouvriers de l’information. En effet, 68 % estiment devoir travailler plus vite qu’auparavant tandis que 46 % admettent manquer de temps de récupération. Ils sont 55 % à penser que leur activité professionnelle actuelle a une incidence négative sur leur santé, 44 % s’estimant souvent stressés. Et pour couronner le tout, les journalistes ne sont même plus des ouvriers spécialisés puisqu’ils ont perdu l’illusion d’avoir le monopole de l’information du fait des canaux de diffusion en ligne.

C’est ce que révèle l’étude conduite par le cabinet Technologia, avec le soutien du SNJ, auprès de 1 070 journalistes par questionnaire en ligne et au travers de 107 entretiens en face à face. Une profonde « altération de l’identité de métier et du sens du travail bien fait » transpire des entretiens, tandis que le SNJ parle d’une « crise de confiance » de la profession.

La flexibilité est à l'honneur. Ainsi, 31 % des répondants au questionnaire sont des pigistes, des salariés payés à la tâche, par tranches de 1 500 caractères. « Le recours de plus en plus important aux pigistes montre que la profession externalise une grande part de sa flexibilité », souligne l’étude. Or, l’activité des pigistes est de moins en moins économiquement viable car les formats commandés se sont réduits du fait de la course à l’information en ligne.

Parmi les propositions du cabinet, on trouve d’ailleurs celle de « régler les piges sur la base du travail réellement effectué ou commandé et pas sur celui qui est finalement retenu pour publication ». L’idée d’un « dispositif de « carte blanche » ponctuelle pour tous les journalistes, afin que chacun puisse (sur un pourcentage de son temps de travail, à négocier avec les partenaires sociaux) aller au bout d’un sujet qui lui tient à cœur » est aussi sur la table. Et pourquoi pas « conditionner l’octroi des subventions issues des impôts payés par les citoyens à « un label de qualité sociale » du média qui devrait faire l’objet d’un accord entre les partenaires sociaux » ?

Autant de propositions compilées dans un « manifeste pour la défense du journalisme comme auxiliaire de la démocratie ». À la question « considérez-vous aujourd’hui que les journalistes sont indépendants ? », 44 % des participants s’accordent à dire qu’ils ne le sont pas. Ils sont d'ailleurs de plus en plus nombreux à se reconvertir dans les services communication...

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