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11 / 03 / 2014 | 57 vues
robin carcan / Modérateur Contenu
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Comment une direction de Bercy a bataillé pour faire revenir... Microsoft

La grande « méchante » suite bureautique de logiciels propriétaires de Microsoft a fait son retour tout récemment au sein de la DNVI (direction nationale des vérifications internationales). Un coup de volant surprenant au sein de l'administration, qui migre depuis des années vers le logiciel libre, pour des raisons à la fois politique et économique. Solidaires finances publiques raconte comment un drôle de grain de sable a grippé ce vaste mouvement migratoire.

 

Données différentes

En septembre dernier, la DNVI (500 agent, dont 400 vérificateurs) migre vers le système Windows 7 et à cette occasion, la direction des systèmes d'information de Bercy en profite pour faire passer les vérificateurs à la suite bureautique LibreOffice *. Sur le principe, cela a du sens, mais dans les faits, c'est la catastrophe, d'autant que les agents de la DNVI doivent débusquer la fraude fiscale de haute volée.

Les problèmes rapportés par Solidaires parlent d'eux-mêmes :

  • les calculs effectués dans Excel ne sont pas toujours identiques dans Calc, notamment dès qu'il y a utilisation de bases de données ;

  • les formules complexes créées sous Excel sont parfois détruites lors de leur utilisation sous Libre Office etc.

Siège de la DSI

Bref, des données n'apparaissent pas de façon identique entre la version sous Excel envoyée par les grandes entreprises et la version sous Calc (Libre Office) utilisée alors par les vérificateurs (sans oublier les documents impossibles à ouvrir). Plutôt fâcheux, vu la complexité des informations à récolter pour des contrôles de grands groupes aux ramifications étrangères.

En octobre, le syndicat lance une pétition pour « le rétablissement sans délai de Word et Excel sur les postes de travail ». Fin décembre, après des semaines de réunion, la DSI de Bercy accède à la demande des agents... Le retour de Word et Excel 2013 sur les postes de travail. Une contre-publicité au modèle du logiciel libre.

 

* LibreOffice est le nom du projet « open source » qui a pris le relais d'OpenOffice.org, suite au rachat de Sun Microsystems par Oracle.

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Et c'est tant mieux! Le mouvement de migration de l'administration française vers le ''libre'' a démarré depuis des années comme vous devez le savoir. Effectivement, la raison en est autant politique qu'économique. Quoique, désormais... Je pense que cette ''contre-publicité'' née des mésaventures de Calc et Writer de Libre Office au sein de la DNVI est épiphénoménale dans cette marche, en tout cas, ne concerne que le cas évoqué (et sans être rentré dans des points techniques). Il serait dommage de le percevoir comme un revirement généralisé, voire une charge contre le ''libre'' - ce qui n'est pas le cas. Ce problème montre comment deux outils (logiciel libre vs. propriétaire) doivent parfois difficilement cohabiter sur le terrain, les enjeux sous-jacents n'étant ici pas minces : les agents de la DNVI sont notamment chargés de prévenir/détecter la fraude fiscale de haute volée. Rien n'empêche d'imaginer que des grands groupes internationaux utiliseront un jour des suites bureautiques ''libres''. Cordialement,