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24 / 06 / 2013 | 79 vues
Social Nec Mergitur / Membre
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Grève à la Bibliothèque Nationale-François Mitterrand contre l’austérité budgétaire

Après les orages de ces derniers jours, de fortes turbulences sociales ont secoué la Bibliothèque Nationale de France-François Mitterrand (BNF) dans le XIIIème arrondissement de Paris, ce vendredi. Au point que les communications de documents en rez-de-jardin ont été annulées, faute de personnel suffisant.

C’est la conséquence de la grève lancé par l’intersyndicale (CGT, FSU et Sud) afin de dénoncer la réduction des budgets et des effectifs, ainsi « que les graves conséquences que cela entraînerait selon eux sur le fonctionnement de la bibliothèque ». Ils en appellent d’ailleurs aux usagers en lançant une pétition « pour refuser cette politique désastreuse soumise au seul argument budgétaire ».

Il faut dire qu’il y a de quoi s’alarmer car les syndicats pointent « une diminution historique du budget de la culture », laquelle se traduit par une baisse de subvention de plus de cinq millions d’euros pour l’année 2013, plus un surgel de crédits. « Un niveau à la baisse jamais atteint », remarque le personnel.

D’autant qu’à cela, il faut rajouter les onze millions d’économies qui doivent êtres trouvés pour les trois prochaines années (ordre du ministère de tutelle dirigé par Aurélie Filippetti). Conséquence, « les suppressions de postes se poursuivent, remplacées partiellement par des contrats précaires de courte durée », dénonce l’intersyndicale.

Pour palier à cette rigueur budgétaire, la direction de la BNF est priée de se montrer inventive. Ses premières trouvailles ont été de réduire les horaires d’accès de certaines salles, voire mieux, de supprimer le vestiaire du hall ouest pour le remplacer par des consignes automatiques. Comme dans un paquebot ivre ?

Toutefois,  cela ne semble pas suffire à rassurer Bercy car le président de la BNF, Bruno Racine, doit trouver pour son troisième mandat d’autres sources de revenus. La direction a commencé son office en cédant des espaces supplémentaires à la société MK2. « Une redevance ridiculement faible eu égard au sacrifice consenti », précisent néanmoins les syndicats.

Mieux, la BNF en est arrivée à supprimer habilement l’accès aux œuvres tombées dans le domaine public mais dont l’accès dans sa forme numérisée sera de nouveaux payant ! Ingénieux, non ? En tout cas, une astuce « qui permettra à ces sociétés privées de dégager des bénéfices avec la commercialisation de collections publiques », selon le personnel.

Enfin comme si cela ne suffisait pas, l’institution en est réduite à vendre les bijoux de famille avec la cession de l’immeuble Louvois, site du département de musique, faute de budgets suffisants pour sa réhabilitation. Vu que celui-ci est situé au cœur de Paris, dans le IIème arrondissement, une bonne opération immobilière est sans doute à prévoir dans la colonne des recettes.

Alors la BNF symbole d’un état en crise où, parmi d’autres, les mesures d’austérité touchent durement le secteur culturel ? Les héritiers de François Mitterrand sont décidément sans pitié pour l’œuvre laissée par Tonton.

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