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27 / 12 / 2017 | 14 vues
Didier Cozin / Membre
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CPF, CPA, CEP, CEC etc. : hâlte à la logorrhée réglementaire

Toutes les réformes de la formation instaurées depuis 2004 participent de la perte de compétitivité de notre pays. Les partenaires sociaux doivent cesser de se raconter des histoires, pour retrouver un avenir professionnel et social commun il nous faut devenir bien plus compétents, engagés, volontaires et capables de changer avec notre travail

Le « conseil en évolution professionnelle », l'autre naufrage paritaire de la réforme de 2014

Chaque salarié peut aujourd'hui mesurer les dégâts de la réforme de la formation intervenue en 2014. Cette réforme aura successivement installé la baisse de l'effort de formation des entreprises (-60 % de budgets mutualisés), la création d'un réceptacle national et vain d'heures de formation non financées (CPF) et le lancement d'un introuvable conseil en évolution professionnelle (CEP).

Le véritable conseil professionnel est interne à l'entreprise.

Un salarié n'ira sans doute jamais consulter un oracle externe à son entreprise, pseudo-conseiller en orientation professionnelle, pour lui dicter son avenir au travail. Le seul conseil professionnel pertinent, c'est le « dialogue social » sur les compétences ; il s'incarne dans l'entretien professionnel. Cet entretien professionnel existe depuis 2004 et ce n'est pas en l'externalisant qu'on le rendra soudainement efficient.

  • Pour les projets de reconversions externes, c'est le bilan de compétences qui s'impose depuis 30 ans.

Dans le cas d'un salarié souhaitant (ou devant) se reconvertir, un autre dispositif a été développé dans les années 1980, il s'agit du bilan de compétences. Il fonctionnait d'une manière satisfaisante avant que la réforme de 2014 ne lui coupe la plupart de ses financements (rétablis en catastrophe après 2 ans de CEP tâtonnant).

Pour les autres catégories d'actifs, l'orientation professionnelle relève des services de Pôle Emploi ou pour les jeunes des CIO.

Pour les autres catégories sociales que sont les « jeunes en insertion », les travailleurs indépendants ou les chômeurs le conseil en évolution professionnelle serait redondant avec ce qui existe déjà dans les CIO ou chez Pôle Emploi.

Cet improbable CEP succède à un échec similaire en 2009 : le service public de l'orientation (SPO). 

Le CEP a succédé à un autre dispositif réglementaire et social de la réforme de 2009, le service public de l'orientation, un SPO qui était resté confidentiel et inutile pendant 4 années (de 2009 à 2013).

Le CEP est une mauvaise réponse à de bonnes questions que doit se poser tout travailleur
Comment aujourd’hui évoluer professionnellement ? Pourquoi et comment se former tout au long de la vie ? Faut-il devenir indépendant et quitter le salariat ? Comment valoriser son parcours social et professionnel ?

Pour évoluer professionnellement, les travailleurs n'ont pas besoin d'orienteurs professionnels ou d'administrateurs de plates-formes (mal) informatisées  par l'État (CPF, CPA, CEC, pénibilité...).

À force d'improvisations et de multiplications réglementaires, notre pays perd son temps, ses compétences et sa compétitivité.

Il est temps pour chacun d'apprendre et de s'adapter à un travail qui n'a pas de prise sur ces pseudo-nouveaux droits sociaux ou inventions paritaires. Si les syndicats veulent être utiles, c'est au sein même des organisations qu'ils doivent œuvrer pour accompagner les transformations, la globalisation, la mondialisation et la numérisation du travail.

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