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21 / 06 / 2013 | 4 vues
Olivier Hoeffel / Membre
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La QVT à l'Assemblée nationale

La qualité de vie au travail, ce n’est pas seulement pour les salariés dans les entreprises. Mardi 18 juin 2013, le Député Alain Tourret a interpellé ses collègues en commission des lois à propos des conditions de travail des députés et des fonctionnaires associés aux travaux de l’Assemblée nationale.

« C’est un véritable harcèlement, nos conditions de travail, le respect de nos personnes, notre dignité ne sont même plus respectés. Les conditions de sauvegarde de notre santé physique et morale posent problème à partir de ce moment-là.
… Les parlementaires ont le droit à la santé, ils ont droit à une certaine quiétude.
… J’ai l’intention de saisir Monsieur le Procureur de la République.
… Nous travaillons dans des conditions d’urgence absolue… Nous repartons dans l’urgence, nous faisons du sarkozisme en pire.
… Je voudrais parler pour les fonctionnaires de l’assemblée qui suivent le même rythme.
… C’est insupportable… ça suffit !
… À partir du moment où nous n’avons pas le temps de nous écouter… nous versons dans le dogmatisme, parce que le dogmatisme, c’est la simplicité. La loi doit être subtile, elle ne doit pas être dogmatique.
 »

Voici quelques extraits de la prise de parole du Député Alain Tourret en début de réunion de la commission des lois qui démarrait à 9h30 le 18 juin dernier, la dernière séance s’étant terminée quelques heures auparavant à 2h40 du matin.

Il est de bon ton pour certains de railler, de critiquer les avantages des parlementaires et des fonctionnaires des deux assemblées.

D’ailleurs, en utilisant un moteur de recherche, vous trouverez aisément les premières réactions de citoyens aux propos d'Alain Tourret, qui grosso modo crient à l’indécence.

À plusieurs reprises, j'ai exprimé sur laqvt.fr l’idée selon laquelle la QVT ne doit pas s’arrêter aux salariés. En effet, c’est un sujet qui doit être réfléchi également pour tous les travailleurs, quels que soient leur statut et leur fonction.

La QVT, c’est aussi pour les bénévoles, les chômeurs, les étudiants...

Pour en revenir au cas des députés et des fonctionnaires, il n’y a pas de raison que ces derniers n'exercent pas leurs misions dans de bonnes conditions.

Au même titre que les salariés récemment interrogés par TNS Sofres pour l’ANACT (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail) et qui sont 87 % à dire que la QVT, c’est gagnant-gagnant (bon pour eux et bon pour les performances de leur organisation), la QVT des députés et des fonctionnaires est bonne pour leur bien-être et bonne pour la démocratie et l’efficacité des pouvoirs législatif et exécutif.

Le gouvernement, qui tient la conférence sociale avec les partenaires sociaux (en particulier sur le sujet de la QVT), pourrait aussi considérer ce sujet afin que l’État puisse être exemplaire en la matière, autant pour l’ensemble des fonctionnaires que pour tous ceux qui servent la République d’une façon ou d’une autre.

Il ne doit pas y avoir d’oubliés de la QVT

Merci, Monsieur le Député, pour votre appel qui va au-delà d’un ras-le-bol personnel à propos des conditions d’exercice de vos missions et il serait dommage qu’il soit réduit à cela.

Vous avez nettement défini les enjeux et je voudrais en retenir un : celui du déficit du temps pour écouter et échanger, qui fige les postures et conduit à de la simplification et à de la généralisation.

La QVT est peu compatible avec l'urgence chronique. Les performances durables, non plus.

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La QVT est un objectif qui sera atteint par la prévention des risques professionnels et la recherche de la qualité du travail. L'intervention de ce député dénonce l'intensification de son travail. C'est un risque psychosocial. Il est maintenant connu que les traumatismes du travail n'apparaissent véritablement que si plus de deux RPS sont concomitants. Pour cette seule raison d'intensification de son travail il veut saisir le procureur, ce qui effectivement ne peut que faire sourire toutes les victimes des RPS qui elles, connaissent, l'intensification du travail, le conflit de valeur, la précarité, le conflit éthique, et une absence totale de reconnaissance de leur travail par un salaire au smic. Ce député, j'en suis sur, comprend le mal être des travailleurs et a dû voter contre toutes les loi qui affaiblissent leurs droits et détériorent leurs conditions de travail.