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03 / 10 / 2011 | 272 vues
Gérard Laune / Membre
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Ces vraies-fausses pré-retraites qui plombent l’Unedic

Selon la révision des données de l’Unedic qui vient d’être publiée, le nombre de demandeurs d'emplois inscrits en catégorie A grossira de 36 700 cette année et, pire, de 55 500 en 2012 (alors que l'Unedic prévoyait en mai des baisses respectives de 138 000 et 92 000 chômeurs pour les deux années). Ces chiffres exécrables vont mettre bien à mal l’équilibre financier de l’Unedic.

Les principales victimes de cette augmentation du chômage sont bien sûr les jeunes et les seniors. Ces derniers sont emportés hors des frontières du marché du travail par des licenciements.

Quoi de plus aisé pour un employeur que de pousser dehors un senior âgé de 58 ans et plus, usé par le stress ou la pénibilité du travail, en utilisant les boîtes à outils à sa disposition : rupture conventionnelle, licenciement pour faute grave de circonstance suivi d’une transaction, licenciement pour motif réel et sérieux bidon, voire tout simplement licenciement économique.

Les salariés âgés sont confrontés à une double préoccupation...

Soit ils font de la résistance et s’exposent à un licenciement agressif ultérieur, soit ils profitent de l’opportunité qui leur est offerte à travers leurs droits à indemnisation Pôle Emploi de 36 mois maximum, auxquels il faut ajouter les montants des indemnités de rupture conventionnelle ou transactionnelle ou encore indemnités de ruptures définies par la convention collective. Notons que les chômeurs ayant atteint 61 ans avant l’épuisement de leurs droits à indemnisation et qui n’auraient pas acquis à cet âge le nombre de trimestres nécessaires à la liquidation de leur retraite au taux plein continuent à bénéficier de l’allocation de retour à l’emploi.

Bien entendu, les seniors de plus de 58 ans optent pour la deuxième solution qui leur garantit des jours tranquilles, en attendant que les conditions requises pour liquider leur retraite soient remplies.

Cette solution qui détourne l’allocation de retour à l’emploi de son objet est souvent dénommée « pré-retraite Assedic ». C’est ainsi que des pré-retraites sont financées par la collectivité au plus grand bonheur des employeurs qui recourent à la méthode, bottant ainsi en touche vis-à-vis des dispositifs de véritables pré-retraites financées entièrement par les entreprises.

  • Vous avez dit choquant ? Oui mais tout le monde le sait, personne ne dit rien, de telle sorte que tout va bien….

Un fond national de préretraite ?

  • Alors qu’aucun signal réel de résorption du chômage ne se profile à l’horizon, ne conviendrait-il pas de créer un fond national de pré-retraite, qui pourrait être financé par une taxe nouvelle sur les bénéfices réalisés par les entreprises prospères, ou à défaut de bénéfices réalisés dans l’entreprise, appréciée par rapport à l’effectif de l’entreprise et des bénéfices consolidés du groupe auquel elle appartient ?

Les entreprises bénéficiaires qui financent déjà des dispositifs de pré-retraites, en faisant appel à ce fond ne seraient pas pénalisées par rapport aux autres qui usent aujourd’hui de la solidarité nationale et qui paieraient ainsi leur juste contribution.

Quant aux entreprises en réelle difficulté, leurs résultats ne seraient pas affectés par cette taxe qui leur permettrait le cas échéant de financer des pré-retraites en cas de besoin.

Globalement, cela contribuerait aussi pour partie à l’équilibre des comptes de l’Unedic.
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