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13 / 06 / 2013
Thierry Segard / Membre
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Tioxide Calais : que font les autorités ?

En 2011, à grands coups de projecteurs dans la presse, tout le monde se félicitait de l'investissement de l'usine calaisienne dans la production d'engrais.

Les accords passés entre la Datar, le Feder, la région, la mairie de Calis, la CAC et l'agence de l'eau pour l'octroi de subventions et avancées plus que substantielles contre le maintien de 268 CDI sur le site de Calais étaient salués de part et d'autre.

Aujourd'hui, où en sommes-nous ?

Le marché mondial du dioxyde de titane a fortement chuté au dernier trimestre 2012. En dépit de ces accords, la maison mère a aussitôt gelé les embauches et lancé des études qui nous amènent inévitablement à nous poser un certain nombre de questions.

Alors que, fin 2012, l'usine tournait à bas régime, on pouvait comprendre que tout l'effectif n'était pas nécessaire mais depuis début janvier 2013, l'usine tourne à plein régime. Pour autant, les recrutements nécessaires n'ont toujours pas été dégelés.

On notera tout de même que les résultats financiers du groupe Huntsman ont été plus importants en 2012 (1,439 millions de dollars) qu’en 2011 (1,245 millions de dollars), qui était déjà considérée comme une année record dans l’histoire d’Huntsman.

Une étude a été menée afin de concentrer les achats en Belgique, ce qui implique la suppression de tous les postes d'acheteurs à Calais (qui sont au nombre de 5).

Les départs en retraite non remplacés impliquent un sous-effectif d'une quinzaine de personnes actuellement.

Le climat pesant et les moyens utilisés pour une culture du résultat ont aussi mené à des démissions et départs anticipés suite à des dépressions...

Les termes du passé, « survie », « critique », sont de nouveau d’actualité et on les retrouve dans le rapport de gestion 2012.

Assez fort de café, on note dans ce rapport « le plan de succession a été considéré comme une vrai priorité » alors qu’on ne remplace plus personne et qu’une étude appelée « work structuring » est en cours, la finalité tantôt avouée, tantôt récusée par la direction car elle tente de faire réfléchir les salariés eux-mêmes à leurs propres suppressions de postes, est sans nul doute de compresser encore les effectifs pour faire autant sinon plus avec moins d’effectifs.

On y trouve aussi des maladresses, la direction souhaiterait « un climat social beaucoup plus constructif ». En traduisant (et là, pas besoin de Google), on comprend tout de suite qu’il faut faire le gros dos sans broncher, d’ailleurs les attaques à répétitions contre les élus du syndicat UNSA en sont la preuve irréfutable.

Plus inquiétant, la sécurité


Il est aussi noté dans le rapport de gestion « l’objectif de la diminution des coûts de maintenance est devenu prioritaire sur la production, la sécurité restant notre première priorité ».

Alors que chacun sait qu’il est antinomique. Si on ne répare pas les installations, on crée un risque supplémentaire. La preuve en est que ces derniers jours, un droit de retrait a été observé par un salarié, aussitôt, son chef de service (et aussi membre du comité de direction) est descendu pour s’opposer à cela, un CHSCT extraordinaire s’est finalement tenu et le risque était bien réel.

Suite au dernier comité d’entreprise, nous avons appris que le groupe aurait généreusement accordé 2 embauches…

La Datar, le Feder, la région, la mairie de Calais, la CAC et l'agence de l'eau ne devraient-ils pas demander des comptes à une société qui a obtenu de l’argent public et ne respecte pas ses engagements ?
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